Paris écrit à Bruxelles pour que les ".vin" n'aient pas leur domaine

Par latribune.fr  |   |  383  mots
Dans leur lettre, les ministres estiment que la création de tels nom de domaines passe forcément par la "protection des indications géographiques". /Reuters
Trois ministres ont envoyé une lettre à la Commission européenne pour qu'elle empêche l'attribution des noms de domaine en ".vin" et ".wine". Ils craignent que cela nuise à la réputation des appellations d'origine, aussi bien françaises que californiennes.

Pour le vin, ce n'est pas juste une mise au point. Trois ministres français ont écrit au président de la Commission européenne José Manuel Barroso pour lui demander de refuser l'attribution d'extensions Internet en ".vin" et ".wine" par l'Icann, le régulateur de la toile, sans protection des appellations d'origine, selon un courrier que s'est procuré l'AFP.

"Le processus de délégation du ".vin" et du ".wine" menace de devenir un cas emblématique des dérives du système actuel de la gouvernance de l'Internet", s'alarment le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius, le ministre de l'Agriculure Stéphane Le Foll et la secrétaire d'État au Numérique Axelle Lemaire dans leur courrier daté du 5 juin.

Inquiétude des professionnels du monde viticole

L'Icann , qui délivre de nouvelles extensions aux côtés des classiques ".com" et ".org", doit se prononcer prochainement sur l'attribution des ".vin" et ". wine", précieux pour le monde viticole, après l'expiration d'un délai de négociations le 3 juin.

Selon les ministres, les professionnels du vin de France, mais aussi d'ailleurs "sont extrêmement inquiets des décisions" que pourrait prendre l'Icann. Soucieux de protéger la réputation d'appellations d'origine, ces viticulteurs craignent également d'avoir à payer pour enregistrer leurs marques sur un site Internet en ".vin." ou ".wine" s'ils veulent éviter que celle-ci ne soit utilisée par un imposteur ou pour leur faire du tort.

Vers une offensive de Bruxelles ?

Dans leur lettre, les ministres estiment que la création de tels nom de domaines passe forcément par la "protection des indications géographiques", sans quoi elles ne peuvent être créées. Des suggestions qu'Axelle Lemaine avait faite en avril en prenant en exemple ces extensions de domaine, dans un entretien accordé au Point en marge du NETMundial, une conférence sur la régulation de la Toile. 

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Plus largement, les trois membres du gouvernement français appellent  Bruxelles à passer à l'offensive pour permettre une réforme de la gouvernance de l'Icann, organisme de régulation qui a son siège en Californie et relève à ce titre, en dernière instance, du département du Commerce américain.