Le piratage de films et de séries à son plus haut niveau depuis 2009

Par latribune.fr  |   |  523  mots
Le streaming, en forte hausse depuis plusieurs années, attire des pirates très différents : ils s'agit majoritairement de femmes (55%) et de jeunes (près d'un tiers). (Photo : Reuters)
Une étude de l'Association de lutte contre la piraterie audiovisuelle met en avant une hausse du piratage de séries ou de films en 2013. Depuis l'arrêt de la coupure internet par l'Hadopi, le phénomène est en hausse.

Plus d'un internaute sur quatre (28,7%) a consulté au moins une fois par mois un site de piratage de séries ou de films en 2013 et leur nombre a atteint un niveau record depuis 2009, révèle une étude publiée mercredi par l'Association de lutte contre la piraterie audiovisuelle (ALPA), réalisée par Médiamétrie en partenariat avec le Centre national du Cinéma et l'institut TMG.

L'an passé, ce sont donc 13,2 millions d'individus qui ont consulté chaque mois au moins un site dédié à la contrefaçon audiovisuelle, soit 15,8% de plus qu'en 2009, selon cette étude qui exclut YouTube, première plateforme de streaming musical, et DailyMotion.

Leur nombre, qui avait un peu régressé en 2011-2012 à environ 12,4 millions d'internautes, a nettement augmenté en 2013.

Le streaming a plus que doublé en quatre ans

Ces internautes utilisent soit le téléchargement en P2P (peer-to-peer, soit d'une personne à une autre via notamment des fichiers torrent) pour 29% des pages vues, soit le téléchargement par DDL (direct download ou téléchargement direct depuis un serveur) pour 33%, ou encore le streaming (38%).

Ce type de visionnage, qui nécessite un flux internet haut débit constant et est source de conflit entre les fournisseurs d'accès internets et les plateformes comme Netflix, ne cesse de gagner du terrain depuis 2009 où il ne représentait que 16% des pages vues.

>> Lire : Le streaming vidéo remplace le téléchargement illégal

Il rencontre un large succès auprès des internautres qui regardent des séries. De fait, les audiences fluctuent au gré des sorties. Le nombre de vidéos vues en streaming a atteint entre 10 et 35 millions par mois en 2013 .

Les jeunes piratent plus, les femmes préfèrent le streaming

Le streaming attire par ailleurs des pirates très différents : ils s'agit majoritairement de femmes (55%), la part des jeunes est nettement plus importantes (près d'un tiers des utilisateurs ont entre 15 et 24 ans) et la part des étudiants (17%) y est deux fois plus importante que chez l'ensemble des internautes.


"Netflix et le streaming sont des effets révélateurs" via BFM Business.

 

A contrario, le téléchargement de fichiers est plus confidentiel : par rapport aux internautes moyens, ceux qui ont recours à cette méthode sont en majorité des hommes (58%) et un peu plus jeunes que la moyenne des internautes.

Quelles que soient les méthodes, les plus de 50 ans sont des sous-utilisateurs, ne constituant que 15 à 21% des sites pirates alors qu'ils représentent 34% des internautes.

Un effet Hadopi en cause ? 

L'étude relève que lorsque l'Hadopi avait lancé des actions de "riposte graduée" en 2011,avec des courriels d'avertissement aux internautes qui partageaient illégalement des fichiers, le nombre de mises à disposition des 10 films les plus populaires sur les réseaux P2P en 2011 avait été divisé par trois. Depuis, leur nombre reste stable, entre 1,2 et 2 millions de fichiers mis à disposition par mois en P2P.

>> Lire aussi : l'Hadopi a-t-elle (vraiment) fait reculer le piratage?

Pour rappel, le gouvernement Hollande avait supprimé à son arrivée l'arme la plus puissante d'Hadopi, la coupure d'accès internet.