Internet : les Etats-Unis proposent à Cuba de déployer un câble sous-marin

Par latribune.fr  |   |  500  mots
En raison de l'embargo imposé par les Etats-Unis à Cuba depuis cinquante ans, l'île n'avait qu'un accès satellitaire à Internet jusqu'à l'arrivée en février 2011 d'un câble sous-marin de fibre optique installé par son allié politique le Venezuela. Photo: sur les marches de la basilique Notre-Dame-de-la-Charité, à Cobre, près de Santiago de Cuba, au sud de l'île, le 18 septembre 2015.
Dans le cadre du dégel, Washington a placé les investissements dans les télécoms en tête de ses priorités pour l'île, mais sans grand résultat depuis.

Sept mois après le rétablissement des relations diplomatiques entre Washington et La Havane, les Etats-Unis ont proposé aux autorités cubaines de déployer un câble sous-marin entre l'île et la Floride pour améliorer la qualité de l'accès à Internet dans ce pays où le taux de connexion est parmi les plus faibles au monde, a rapporté un responsable américain. L'ambassadeur américain, Daniel Sepulveda, responsable des communications au Département d'Etat, a ainsi déclaré, dans un entretien au portail d'informations OnCuba, publié lundi:

"Nous sommes en train de travailler pour (...) analyser et préparer un environnement favorable en vue (d'installer) un câble sous-marin entre Miami et La Havane. Plusieurs propositions ont déjà été formulées au gouvernement cubain."

Le fonctionnaire, qui a effectué un séjour à Cuba en fin de semaine dernière, ajoutait :

"[Les autorités cubaines] nous ont dit qu'elles étaient ouvertes à l'idée; elles souhaitent voir des propositions écrites, elles veulent s'assurer que cela va fonctionner."

Connexion quasi-nulle

L'île de 11 millions d'habitants figure parmi les pays où l'accès à Internet est le plus restreint et contrôlé pour les particuliers dans le monde. Selon des données du monopole d'Etat Etecsa, seuls quelque 150.000 Cubains ont pu se connecter chaque jour en 2015.

En raison de l'embargo imposé par les Etats-Unis à Cuba depuis cinquante ans, l'île n'avait qu'un accès satellitaire à Internet jusqu'à l'arrivée, en février 2011, d'un câble sous-marin de fibre optique installé par son allié politique le Venezuela. M. Sepulveda a ajouté :

"Les communications seraient beaucoup plus efficaces si elles venaient de Miami plutôt que du Venezuela. Nous avons évoqué cela."

"Avant l'embargo [qui, lui, est toujours en place, Ndlr], il existait un câble téléphonique de AT&T. Nous avons besoin de rétablir ce lien physique, pas seulement pour améliorer Internet (...), mais aussi pour nous aider à assainir" les relations entre les deux pays, engagés sur la voie du rapprochement depuis la fin 2014.

Les télécoms, priorité des Etats-Unis

Dans le cadre du dégel, les Etats-Unis ont placé les investissements de télécommunications en tête de leurs priorités pour l'île, mais les résultats tardent à se faire attendre.

"C'est une question de confiance. Confiance du gouvernement cubain envers nous en tant que gouvernement, et envers nos entreprises ou opérateurs de télécommunications (...) Ce que nous leur disons, c'est qu'il n'y a rien à craindre dans le fait de s'ouvrir à internet. La culture et la souveraineté ne sont pas en péril. Cuba continuera d'être Cuba", a également assuré M. Sepulveda.

Depuis 2013, Cuba a ouvert Internet au grand public qui a désormais accès à des salles de navigation et, plus récemment, à des bornes wifi en extérieur. Mais le coût des connexions (environ 2 dollars de l'heure) reste exorbitant pour le plus grand nombre dans un pays où le salaire moyen est de 20 dollars mensuels.

(Avec AFP)