Le fondateur de Sigfox inquiet d’un éventuel raid sur son groupe

Par Pierre Manière  |   |  374  mots
Ludovic Le Moan, le co-fondateur et patron de Sigfox. (Crédits : Rémi Benoit)
Chef de file du pionnier français de l’Internet des objets (IoT), Ludovic Le Moan affirme avoir refusé récemment une offre « de pas loin d’un milliard » d’euros pour son groupe.

Il n'en fait pas mystère : au fil des levées de fonds, Ludovic Le Moan, le co-fondateur et dirigeant de Sigfox, a vu sa participation au capital du groupe largement diluée, au point de ne plus en avoir le contrôle comme à ses débuts. Pour développer le pionnier et champion français de l'Internet des objets, « j'ai fait cinq tours de table », et désormais, « il y a 28 actionnaires », a-t-il indiqué lors d'une « Matinale des travaux publics », organisée à la Fédération nationale des travaux publics (FNTP) le 25 janvier dernier.

Dans ce contexte, à l'instar de nombreuses startups qui grandissent en ouvrant largement leur capital, Sigfox constitue une proie potentielle pour un groupe prêt à en mettre le prix. « C'est mon angoisse quotidienne », a affirmé Ludovic Le Moan, qui indique avoir « arrêté » il y a peu une offre « de pas loin de 1 milliard » d'euros. Le Pdg a refusé de dévoiler le nom du groupe intéressé. Mais la menace de voir sa société rachetée l'inquiète beaucoup. Une offre à « 1 milliard, on arrive encore à l'arrêter », poursuit-il. « Mais si demain quelqu'un proposait 2 ou 3 milliards, dans l'état actuel du capital de Sigfox, je pense que l'entreprise serait vendue », se projette le patron.

Privilégier les industriels intéressés par la solution

Selon nos informations, la direction de Sigfox souhaite ainsi, dans les mois qui viennent, restructurer le capital du groupe, en privilégiant davantage, dans son actionnariat, des industriels désireux de profiter de sa solution plutôt que par une opération purement financière lors d'une éventuelle vente du groupe. Interrogé à ce sujet par La Tribune, Ludovic Le Moan ne fait pas de commentaire.

Pour rappel, Sigfox a levé près de 280 millions d'euros depuis ses débuts en 2010. Il a notamment empoché quelque 150 millions d'euros lors de son dernier tour de table, en novembre 2016. Aujourd'hui, Sigfox compte des groupes aux profils très variés à son capital. On y trouve la banque publique Bpifrance, les fonds Idinvest Partners et Elliott management, des industriels comme Air Liquide, GDF Suez ou Total, ou encore de gros opérateurs télécoms étrangers comme l'espagnol Telefonica, le japonais NTT Docomo, ou le sud-coréen SK Telecom.