Les chauffeurs Uber en France gagnent 1617 euros net par mois... pour 45 heures par semaine

Par latribune.fr  |   |  376  mots
(Crédits : Brendan McDermid)
En difficulté après une récente décision de justice qui pourrait bousculer en profondeur son modèle économique et une fronde de certains conducteurs VTC, la plateforme américaine Uber dévoile des chiffres inédits sur les revenus de ses chauffeurs français.

Combien gagne un conducteur Uber? Telle est la question à laquelle le premier opérateur VTC (voiture de transport avec chauffeur) en France (environ 28.000 conducteurs) a décidé de répondre grâce à des données internes que l'AFP a pu consulter dimanche. Une opération de "transparence", "une nouvelle phase de maturité dans la relation aux chauffeurs et une contribution au débat public sur le travail des indépendants", d'après Uber, qui espère lutter contre l'image qui lui colle à la peau de précariser le travail.

1.617 euros par mois pour 45 heures de travail par semaine

Premier constat, basé "sur des données réelles" tirées de l'application, le chiffre d'affaires médian horaire s'élève à 24,81 euros. Ce n'est évidemment pas la somme qui va dans la poche du chauffeur. Son revenu horaire net après versement de la commission due à la plateforme (25%), frais de service, TVA et cotisations sociales, s'affiche à 9,15 euros.

Soit un revenu net mensuel de 1.617 euros, selon Uber. Ce revenu est calculé sur l'hypothèse de 45,3 heures de connexion hebdomadaire à l'application, ce qui est, souligne Uber, le "temps de travail des non-salariés".

A titre de comparaison, l'entreprise rappelle que le revenu médian des non-salariés dans le transport est de 1.430 euros mensuel et de 1.110 euros pour le "transport public particulier", selon l'Insee. Évidemment, tous les chauffeurs ne se connectent pas 45 heures sur Uber, pouvant utiliser d'autres plateformes.

Profil du chauffeur : homme, 39 ans, au volant d'une Peugeot 508

Au travers d'une enquête de Kantar TNS auprès de 1.600 chauffeurs en octobre 2018, Uber tente également d'éclairer le profil de ses chauffeurs, dont certains ont manifesté en janvier pour réclamer des changements de réglementation.

Ainsi, au volant par exemple d'une Peugeot 508 - véhicule le plus utilisé sur Uber -, on retrouvera un conducteur âgé en moyenne de 39 ans et qui sera un peu plus d'une fois sur trois (37%) titulaire d'un bac +2 et plus. Selon l'étude, 89% d'entre eux choisissent Uber pour l'"indépendance" offerte, 81% pour être leur "propre patron".

Le 10 janvier, la cour d'appel de Paris a estimé qu'un plaignant était lié à Uber par un "contrat de travail", ouvrant la voie à une requalification en masse, une décision qui fait l'objet d'un pourvoi en cassation.