Livre : les éditeurs vont profiter de la hausse de la TVA

Par Sandrine Cassini  |   |  300  mots
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Un rapport remis le 5 décembre à Valérie Pécresse et Frédéric Mitterrand, que s'est procuré "La Tribune" vient confirmer les craintes de la profession. Il recommande que la hausse de 5,5 à 7% de la TVA soit décaler de deux voire trois mois.

La conclusion apparaît comme une évidence, encore faut-il un rapport pour le dire. Inéluctablement, l'augmentation de la TVA sur le prix du livre, qui doit passer de 5,5% à 7%, sera payée par le consommateur.Pis, les éditeurs auront sûrement tendance à arrondir à l'euro supérieur l'impact de la hausse. C'est ce que dit en filigrane le conseiller d'Etat Pierre-François Racine, dans un premier rapport, rendu le 5 décembre à Valérie Pécresse et Frédéric Mitterrand, sur les mesures d'accompagnement à prendre pour aider la filière à assurer la transition. Ainsi, après entretien avec les grands groupes d'édition, le conseiller conclut qu'un "relèvement d'un grand nombre de prix publics va intervenir", dans des formes "plus sophistiquées que la simple application d'un coefficient unique à l'ensemble des références", indique le rapport dont La Tribune a eu connaissance. Autrement dit, à l'image des commerçants au moment du passage à l'euro, les éditeurs ne se contenteront pas d'appliquer une hausse mécanique de 1,42% (équivalent au changement de TVA) sur les prix actuels, mais en profiteront pour faire monter les prix.

Rendez-vous le 1er mars

Le rapport recommande aussi de décaler de "deux, voire trois mois", l'entrée en vigueur du dispositif, de façon à laisser le temps à toute la chaîne de s'organiser et sans incidence sur son dernier maillon, le libraire, qui n'a pas, depuis la loi Lang, de maîtrise sur les prix. Le gouvernement avait déjà dit qu'il accéderait à cette demande, proposant une entrée en vigueur de la hausse le 1er mars, au lieu du 1er janvier. En attendant, le Sénat a supprimé jeudi le passage de la TVA réduite de 5,5% à 7% dans son ensemble. Le nouveau taux sera rétabli à l'Assemblée nationale, qui aura le dernier mot.