Bientôt une redevance audiovisuelle sur les résidences secondaires ?

Par Sandrine Cassini  |   |  473  mots
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Le président de la Commission culturelle de l'Assemblée nationale Patrick Bloche se réserve la possibilité de proposer un amendement en ce sens lors du débat budgétaire. L'objectif: compenser la baisse des ressources de l'audiovisuel public.

Comment faire pour limiter la casse chez France Télévisions en particulier et dans l?audiovisuel public en général? Patrick Bloche cherche un moyen de compenser la baisse prochaine des ressources budgétaires de la télévision et de la radio publique, qui seront annoncer vendredi lors de la présentation générale du budget. «A titre personnel, si cela devait s?avérer nécessaire, je suis favorable à une augmentation du volume de la redevance », a indiqué le député PS à la tête de la commission des affaires culturelles lors des assises de l?audiovisuel organisée par la Scam (Société civile des auteurs multimédias).

Mais Patrick Bloche n?est pas favorable à une hausse forfaitaire de la redevance, comme le réclame la Scam, impossible à défendre en période de crise et alors que le gouvernement s?apprête à augmenter les impôts. «Cette accroissement de la redevance doit se faire dans un souci de justice sociale et pourrait passer par la restauration de la redevance sur les résidences secondaires, supprimée par la loi de finances de 2005. Je me réserve dont la possibilité de prendre une initiative dans ce sens», a indiqué le député.

Pour le moment, Patrick Bloche ne sait pas exactement combien une telle mesure pourrait rapporter. La ministre de la culture Aurélie Filippetti avait indiqué à la Tribune en janvier 2012 qu?elle souhaitait imposer une redevance équivalente à la moitié de la redevance sur les résidences principales, fixée à 125 euros en 2012.

200 millions d'euros d'économies

Il faut dire que France Télévisions va devoir se serrer la ceinture. A lui seul, entre une réduction budgétaire de 4% en 2013 et un manque à gagner publicitaire estimé à 75 millions d?euros, le groupe de télévision devra trouver 200 millions d?euros d?économies.

En revanche, le Centre national du cinéma (CNC) sort gagnant des négociations entre Bercy et la ministre de la Culture. En clôture des débats lundi, Aurélie Filippetti a confirmé que la cagnotte du CNC, dont la trésorerie atteint 800 millions d?euros, serait ponctionnée l?an prochain au titre de l?effort général. Le CNC devrait donc se passer de 150 millions d?euros. Mais cet effort sera «exceptionnel», a confirmé la ministre. Autrement dit, le CNC n?ouvrira les cordons de la bourse qu?une seule fois. En échange, le Centre a obtenu la fin de l?écrétement de la taxe de distribution des services de télévision - payée par Canal Plus et les opérateurs télécoms - et plafonnée par Bercy en 2011 à 229 millions d?euros. Ces prochaines années, ce sont donc plusieurs dizaines de millions d?euros supplémentaires qui pourraient rentrer dans les caisses du CNC.