Fleur Pellerin prépare des mesures "anti-Bolloré"

Par latribune.fr  |   |  339  mots
Le CSA est aujourd'hui "impuissant", selon la ministre de la Culture car il "n'a pas les moyens d'agir".
La ministre de la Culture envisage d'élargir le statut de lanceur d'alerte aux médias. Elle songe également à renforcer le pouvoir du CSA en lui donnant un droit de regard sur la composition des "comités d'éthique". Des mesures censées mieux garantir l'indépendance des rédactions.

La ministre de la Culture affirmait lundi 28 septembre être "garante" du pluralisme des idées et de l'indépendance des rédactions en réagissant à la déprogrammation de deux reportages sur Canal+, chaîne dirigée par l'industriel Vincent Bolloré. Désormais, elle compte bien le montrer en tapant du poing sur la table. Selon les informations d'Europe 1, publiée mercredi 14 octobre, Fleur Pellerin "veut élargir le statut de lanceur d'alertes" au "monde des médias". Elle souhaite l'inscrire dans le cadre de la loi, "dès le mois de janvier". Pour rappel, ce statut permet aux salariés d'être protégés lorsqu'ils dénoncent certaines pratiques de leur entreprise.

Par ailleurs, toujours selon Europe 1, la ministre compte réformer les comités d'éthique, insuffisamment, indépendant selon elle. Elle considère que le CSA devrait "avoir un droit de regard sur leur composition".  Pour rappel, auditionné par l'institution en septembre, Vincent Bolloré avait accepté de créer un comité d'éthique pour garantir l'indépendance éditoriale de ses chaînes.

Mais le CSA est aujourd'hui "impuissant", selon la ministre car il "n'a pas les moyens d'agir" pour tenir ses missions principales: garantit l'exercice de la liberté de communication audiovisuelle.

L'indépendance éditoriale des médias "piétinée par Vincent Bolloré"

La main-mise de Vincent Bolloré sur Canal + a été régulièrement dénoncée. En septembre, Reporters sans Frontières et le collectif "Informer n'est pas un délit" avaient interpellé le CSA. Dans une lettre, il estimaient que

"le principe d'indépendance éditoriale des médias, pilier de notre démocratie, a été, à de multiples reprises, piétiné par l'actionnaire principal du Groupe Canal +, Vincent Bolloré".

Le thème de la concentration de médias autour d'industriels multimillionnaires revient en force depuis l'arrivée du patron à la tête de Canal+. Dans une interview accordée à La Tribune, Julia Cagé, professeure d'économie à Sciences-Po Paris, estimait que la "concentration actuelle des médias pose un vrai problème démocratique"c