Stéphane Soumier (ex BFM Business) dévoile son projet de chaîne de télévision

Par Jeanne Dussueil  |   |  485  mots
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ÉCOUTER. Pour la première fois depuis son départ de la matinale de la chaine BFM Business (groupe Altice) à l'été 2019, l'ancien directeur de la rédaction et animateur s'exprime et livre à La Tribune les contours de son nouveau projet média, parmi les autres sujets chauds de la rentrée. Crise financière, dette publique, liberté de la presse, «Startup Nation», l'ancien présentateur partage une vision sans concessions, au micro du podcast « Nouvelle Vie » d'un acteur de l'économie.

Ses milliers d'auditeurs quotidiens lorsqu'il occupait le fauteuil d'animateur de la matinale de BFM Business vont pouvoir être rassurés : Stéphane Soumier, l'ex-voix historique, « charnelle même », de l'information économique de la chaîne du groupe Altice, va revenir à la tête d'un nouveau projet média. Et non des moindres; « une vraie chaîne de TV sur tous les FAI [fournisseurs d'accès à Internet, Ndlr] », annonce d'emblée l'ancien directeur de la rédaction de la chaîne dont la présence dès l'aurore a été remplacée à la rentrée par Christophe Jakubyszyn.

Début 2019, tandis que la chaîne veut asseoir l'audience de la matinale auprès d'un public plus large, celui que beaucoup appellent le « Monsieur startup du PAF », annonce son départ  « restant en excellents termes avec son ancien employeur » Alain Weill (Altice, propriétaire de SFR côté télécom et BFM TV, RMC, i24news, Libération, L'Express côté médias). Convaincu par sa stratégie de « niche » qui vise une audience qualitative et ciblée, le routier de l'information économique préfère, lui, continuer à être l'écho de la rentabilité des entrepreneurs, tout en prouvant la sienne au travers d'un nouveau modèle média orienté vers « des contenus de partenaires.»

En attendant une « probable levée de fonds » pour sa chaîne, il laisse derrière lui orphelins sa base d'auditeurs acquis à la cause de l'entrepreneuriat : « entre 40.000 et 80.000 au quart d'heure moyen et 400.000 qui venaient jeter un coup d'oeil sur les trois heures de la matinale BFM Business, sachant que la mesure n'est pas aussi précise que les chaînes de la TNT », précise Stéphane Soumier. Depuis 2017, la petite chaîne éco était aussi repassée à l'équilibre, pour terminer sur « un chiffre d'affaires de 22 millions d'euros et 3 millions d'euros de marge nette en 2018 », souligne l'ancien présentateur.

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Aujourd'hui affairé avec sa société de conseil, l'ancien directeur de la rédaction voit grand. Une fois sur les rails, il n'exclut pas de déposer une demande auprès du CSA pour obtenir un agrément. « Cela sera une chaîne qui protège les poly-traumatisés de l'entrepreneuriat en France », tempête-t-il encore au micro de La Tribune, dans ce podcast enregistré début octobre à Paris.

De François Hollande à Bruno Le Maire, il livre aussi une vision sans tabous de l'information économique en France. « On propose aujourd'hui un traitement économique aux antipodes du mécanisme de la création de richesses », assène celui qui rêve aujourd'hui d'interviewer Carlos Ghosn, l'ancien patron de Renault dans sa future nouvelle émission quotidienne taillée sur mesure et disponible sur les nouvelles ondes numériques « en début d'année prochaine », espère-t-il.

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