Assurances : excédés par les prélèvements bancaires abusifs, les victimes de la Sfam (groupe Indexia) font entendre leur voix au siège

Une foule de particuliers venant de toute la France, victimes des prélèvements abusifs de l'ex courtier Sfam (groupe Indexia), propriétaire des marques Celside, Hubside, Foriou, Serena, se rassemble ce vendredi au siège de l'entreprise à Romans-sur-Isère dans la Drôme pour obtenir les remboursements, alors que leurs demandes sont toujours restées lettre morte. Certaines plaintes concernent plusieurs milliers d'euros prélevés.
Jeanne Dussueil
Le siège du groupe Indexia (ex Sfam), propriétaire des magasins « Hubside », construit en 2017 à Romans-sur-Isère (Drôme).
Le siège du groupe Indexia (ex Sfam), propriétaire des magasins « Hubside », construit en 2017 à Romans-sur-Isère (Drôme). (Crédits : Nicolas Guyonnet / Hans Lucas via Reuters Connect)

Les victimes de la Sfam (groupe Indexia), l'ex courtier accusé de « pratiques commerciales trompeuses » via ses assurances affinitaires, n'ont pas encore dit leur dernier mot. Plus d'une centaine de clients, qui se sont vus prélever des sommes parfois astronomiques sur leur compte en banque, est attendue pour se réunir ce vendredi 19 avril au siège de l'entreprise, à Romans-sur-Isère dans la Drôme. Une initiative conduite par l'association UFC-Que Choisir mais aussi, et c'est une première, par un particulier qui a contacté les nombreuses victimes en croisade depuis des mois, parfois des années, pour obtenir des remboursements auprès de cette entreprise mise en cause depuis sept ans.

« Nous sommes un groupe de personnes victimes de la fraude massive de la société INDEXIA (anciennement SFAM, société d'assurance affinitaire multimédia) et d'autres sociétés du groupe. Nous sommes environ 470 plaignants et le préjudice global de cette arnaque est d'environ 3 millions d'euros », écrit l'organisateur dans le dépôt de déclaration de la manifestation effectué début avril auprès de la préfecture de la Drôme et que La Tribune a consulté.

Lire aussiAccusé de « pratiques commerciales trompeuses », l'ex courtier Sfam (Indexia) déchaîne toujours la colère des consommateurs

« 3.000, 17.000... les montants prélevés écrits sur nos pancartes »

Pour rappel, dès 2017, des milliers de particuliers se sont vus prélever progressivement des montants de plus en plus importants sur leur compte bancaire, après avoir acheté un appareil multimédia en boutique, pour avoir prétendument souscrit à une assurance pour le garantir. Et ce, malgré la résiliation dudit contrat que peu de personnes se souviennent avoir signé en boutique, ou leurs demandes de remboursements auprès de la Sfam. Leurs démarches sont, la plupart du temps, restées lettre morte auprès de cette entreprise créée en 1999.

Si plusieurs victimes excédées se sont déjà rendues au siège, c'est la première fois que le mouvement se structure face au silence de l'entreprise « pour peser », explique l'organisateur de la manifestation qui souhaite rester anonyme. « Nous venons avec des pancartes sur lesquelles nous avons inscrits les montants prélevés pour lesquels nous attendons toujours les remboursements : 3.000 euros... 17.000 euros en six ans... jusqu'à 23.000 euros pour certains... », énumère-t-il. « La majorité des victimes s'est rendue compte trop tard de l'ampleur du phénomène », poursuit ce particulier qui a reçu les confirmations de « 30 à 40 manifestants, venant de toutes les régions de France », ce vendredi devant le siège. « Plus une centaine mobilisée via l'UFC-Que Choisir », détaille-t-il.

« Nous attendons des cars de manifestants au départ de Clermont-Ferrand et de Valence mais aussi des particuliers venant de Lille », confirme à La Tribune l'antenne drômoise de l'UFC-Que Choisir. L'association de consommateurs s'attend à « entre 100 et 500 manifestants », sur un mouvement qui « prend de l'ampleur, notamment via les groupes Facebook ».

Le rassemblement se tiendra à partir de 10h30 jusqu'en milieu d'après-midi.

Sur le volet social, des salariés du site de Roanne se sont, eux, mis en grève et ont manifesté début avril pour réclamer le paiement de leurs salaires. Deux semaines plus tard, une cinquantaine de salariés de sa filiale Hubside a également protesté devant les locaux parisiens du groupe.

Romans, Roanne, et le XVIe arrondissement

Inauguré en 2017, le siège à Romans est rapidement devenu trop petit face au succès fulgurant de ces contrats d'assurances affinitaires promettant des garanties de reprise ou remboursement d'un appareil multimédia. Son fondateur, Sadri Fegaier, à l'époque salué comme un businessman prodige, a même effectué des travaux d'extension du siège de 8.000 m2 pour un bâtiment flambant neuf. Le groupe est aussi installé depuis 2017 à Roanne, dans la Loire. En 2018, Indexia Group a également ouvert 4 500 m2 de nouveaux locaux avenue Kléber dans le XVIème arrondissement, avant de déménager finalement, dans un arrondissement cossu, à deux pas de la place de l'Etoile.

Maintes fois épinglé, le groupe Indexia s'est diversifié en lançant sans cesse de nouvelles marques (Celside, Serena, Foriou). Dernière en date, les magasins Hubside de ventes d'appareils technologiques reconditionnés et de services Web.

Il va devoir toutefois faire face aux prochaines échéances juridiques. D'abord, se déroulera ce 24 avril une audience devant le tribunal de commerce de Paris, à la demande de liquidation ou redressement judiciaire du groupe Indexia, réclamée par les URSSAF pour des impayés de près de 12 millions d'euros. Enfin, et plus attendu par les victimes, le procès qui se déroulera le 26 septembre prochain devant le tribunal correctionnel de Paris.

Jeanne Dussueil

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Commentaires 10
à écrit le 19/04/2024 à 9:32
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25ù de l'argent de la finance internationale est liée au crime organisé sans que nous puissions le distinguer du légal.

à écrit le 19/04/2024 à 8:22
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Bonjour, Une entreprise de la honte... Ce Lundi je vois un prélèvement programmé de 70 et de 30 € que j'ai pus bloquer a la banque, J'ai resilié en 2017 et ils ont usurpé ma signature pour refaire une autorisation de prélèvement. Deja a l'epoqu...

le 19/04/2024 à 9:48
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Je confirme: nouveaux prélèvements effectués en cascade quelques mois après résiliation faite dans les règles et avalisée par eux. Comment est-ce possible de laisser cette entreprise exercer encore, si ce n'est par fraude organisée ?

à écrit le 19/04/2024 à 6:47
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Mon post d'hier 16h48 n'est pas passé, pourquoi. Il n'est pas plus négatif que les autres

à écrit le 18/04/2024 à 22:31
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Que fout Lemaire depuis son bureau ? Pour faire c….r les salariés il a pas son pareil mais pour que l état agisse contre ce truand en bloquant tous ces avoirs et avtifs ce fiscal ou envoit le fisc/ l’ urssaf y a personne à croire qu’ il a. des actio...

le 19/04/2024 à 10:05
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Les consommateurs se démerdent. Tout est fait pour déresponsabiliser l’État. La DGCCRF indique "ne pas intervenir pour régler les litiges contractuels des consommateurs" en les renvoyant vers la justice, mais en précisant : "il ne faut ne pas prendre...

à écrit le 18/04/2024 à 16:48
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Entreprise d'escrocs qui devrait être interdite d'exercer depuis des années. Elle met en route de nouveaux prélèvements après avoir confirmé des résiliations de contrat. Par qui est-elle protégée ?

à écrit le 18/04/2024 à 16:15
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Et les prélèvements illégaux continuent encore aujourd'hui, quand bien même ils sont sous le feux des projecteurs.

le 18/04/2024 à 18:35
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Je ne comprend pas que fasse à ce que l'on peut qualifier d'escroquerie, personne n'est suggéré aux victimes potentielles, de révoquer les diverses autorisations de prélèvements auprès de leurs banques et si cela n'est pas suffisant, de procéder pure...

le 19/04/2024 à 12:19
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@Clo, nous avons tous des dizaines d'autorisations de paiement valides mais invisible car les banques ne les listent jamais. Qui sont les plus malhonnêtes? Les banques ou ces multiples malfrats?

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