Quand la 5G bombe le torse

Par Pierre Manière  |   |  572  mots
"Nous prévoyons cette année un accroissement spectaculaire de nos investissements en 5G", a déclaré Rajeev Suri, le PDG de Nokia, lundi à Barcelone.
Au Mobile World Congress de Barcelone, les leaders mondiaux des télécoms ont multiplié les démonstrations et annonces autour de la prochaine génération de communication mobile.

Elle est partout. Au Mobile World Congress de Barcelone, impossible d'échapper à la déferlante d'expérimentations et de démonstrations consacrées à la 5G. Cette prochaine génération d'ultra-haut débit mobile devrait voir le jour en 2018 en Corée du Sud pour les JO d'hiver. Mais, d'après les experts, le grand public ne devrait en profiter au mieux qu'en 2020. Au coeur du développement de cette technologie, les opérateurs et équipementiers télécoms mettent les bouchées doubles pour démontrer sa supériorité par rapport à la 4G.

De l'ultra-haute définition aux hologrammes en 3D...

D'après eux, cette génération de réseaux devrait ouvrir la voix à de nouveaux usages, des plus classiques comme le visionnage de vidéos en ultra-haute définition, aux plus fous, comme l'arrivée d'hologrammes en 3D, qui "sortiraient" du terminal. Sachant que la 5G aura aussi un rôle prépondérant dans la révolution annoncée de l'Internet des objets.

Parmi les acteurs engagés dans ces développements, Nokia figure en bonne place. A son stand au Mobile World Congress de Barcelone, un petit groupe de curieux regarde des petites voitures semblables à des jouets pour enfant rouler automatiquement sur une table. Elles avancent le long d'une route, en effectuant un "8". Et lorsqu'elles se croisent, au centre de celui-ci, elles s'arrêtent pour ne pas provoquer d'accident. Cette démonstration de voiture autonome repose sur la 5G. Rainer Liebhart, un des responsables du projet, explique comment ça se passe:

"Les voitures équipées de capteurs envoient [les données de] leur vitesse à un serveur. Et une caméra, située au-dessus de la table, scrute en continu la position des voitures. Toutes ces informations sont compilées dans un logiciel, qui demande aux voitures de freiner quand il faut."

La vitesse de la 5G, un atout pour la voiture autonome

D'après lui, ce type de technologie pourra peut-être à l'avenir permettre l'émergence de la voiture autonome. "Mais au lieu d'une caméra pour connaître en temps quasi-réel la position des voitures, on pourrait imaginer le déploiement de balises le long des routes", précise-t-il. Ici, la 5G s'avère essentielle, puisqu'elle offre une latence de l'ordre d'une milliseconde, bien plus faible que celle de la 4G. En d'autres termes, une demande de freinage d'urgence met donc beaucoup moins de temps à arriver à bon port...

A Barcelone, Rajeev Suri, le Pdg de Nokia, a affirmé vouloir mettre les bouchées doubles dans la 5G.

"Nous prévoyons cette année un accroissement spectaculaire de nos investissements en 5G et de déployer tout le potentiel de notre puissant moteur d'innovation", a-t-il lâché.

Le défi de "gérer 100 milliards de connectivités "

Les autres grands noms des télécoms ont eux aussi multiplié les annonces et déclarations. A l'instar du géant américain Cisco, qui a levé le voile sur une collaboration avec Ericsson et Intel pour créer le premier routeur 5G, pour faire transiter une grande quantité d'informations. Le géant chinois Huawei, dont 300 chercheurs planchent uniquement sur la 5G, n'est pas en reste. A Barcelone, Guo Ping, son Pdg, a rappelé qu'avec cette technologie, le défi sera "de gérer 100 milliards de connectivités parmi lesquelles les connexions entre humains ne représenteront que 10% du total". La course à l'ultra-haut débit mobile se poursuit.