Les premières licences 4G rapportent plus de 900 millions d'euros

Par Delphine Cuny  |   |  454  mots
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Free et Orange ont acheté le plus de fréquences et Bouygues Telecom a mis le prix fort, SFR se réserve pour les prochaines fréquences en 800 MHZ

Une semaine seulement après le dépôt des dossiers de candidatures aux fréquences de très haut débit mobile (4G), le régulateur des télécoms, l'Arcep a révélé jeudi soir le résultat des courses qui n'est pas tout à fait celui que l'on pouvait attendre.

Certes, les quatre opérateurs mobiles déjà détenteurs d'une licence ont bien obtenu des fréquences dans la bande 2,6 Ghz, mais les montants déboursés et les quantités attribuées peuvent surprendre. Ainsi les deux opérateurs qui obtiennent le plus de fréquences (20 Mhz chacun) et qui ont signé le plus gros chèque sont Orange (287 millions d'euros) et Free (271 millions d'euros). Celui qui a payé le plus cher en termes de prix au Mhz est Bouygues Telecom : 228 millions d'euros pour 15 Mhz, soit 50% de ce plus que ce SFR a concédé à débourser (150 millions d'euros seulement pour 15 Mhz).

Des enchères qui rapportent 936 millions d'euros à l'Etat

Au total, ce premier round d'enchères va rapporter 936 millions d'euros à l'Etat , soit 33% de plus que le prix de réserve (plancher) fixé dans l'appel d'offres. Iliad, la maison-mère de Free, qui avait réclamé en vain un étalement du paiement, a mis le paquet. Il s'est "réjouit d'être avec l'opérateur historique le candidat le mieux doté en spectre 4G en emportant 20 MHz." Il était vital pour le nouvel entrant d'avoir des fréquences en plus alors qu'il n'a obtenu que 5 Mhz en 3G, quand Orange et SFR possèdent 70 Mhz. Ces fréquences en 2.6 lui assurent, comme aux trois autres, un droit d'accès à l'itinérance sur les autres fréquences 4G qui seront attribuées dans la foulée et pour lesquelles il n'est pas sûr d'être servi.

C'est pour ces fréquences situées en bande 800 Mhz, dites "en or" pour leur rareté et leur capacité de propagation (pour couvrir l'intérieur des bâtiments en particulier), que SFR réserve ses ressources financières. La filiale de Vivendi ne s'est même pas donné la peine de prendre l'engagement minimum d'accueil des opérateurs virtuels (MVNO) pour les fréquences 2.6, préférant ne pas s'imposer de contraintes, alors qu'à l'heure actuelle il est le seul opérateur de réseau qui a accepté d'offrir une plus grande autonomie aux MVNO Virgin et NRJ Mobile.

"On peut imaginer que SFR va mettre le paquet sur le 800 et en revanche que Free misera le minimum", avance un professionnel du secteur. La date limite de dépôt des candidatures pour les fréquences en 800 est fixée au 15 décembre. L'Etat attend 1,8 milliard d'euros au minimum de ce second round.