Deux Français sur trois téléphonent au volant durant leurs déplacements professionnels

Par latribune.fr (source AFP)  |   |  335  mots
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Près de deux salariés sur trois (63%) passent ou reçoivent des appels téléphoniques lorsqu'ils conduisent dans le cadre de déplacements professionnels, révèle jeudi un sondage IFOP pour une association de prévention du risque routier, qui dénonce des "chiffres inquiétants".

Selon un sondage, réalisé pour l'association Promotion et suivi de la sécurité routière en entreprise (PSRE), 41% des salariés interrogés sont amenés à conduire un véhicule dans le cadre de leur travail. 20% seulement des appels sont passés systématiquement à l'arrêt. 40% des employeurs et salariés interrogés estiment que téléphoner en conduisant n'est pas plus dangereux que parler avec son passager en conduisant. 67% des employeurs et 58% des salariés déclarent que téléphoner à l'aide d'un kit mains libres réduit vraiment le risque de dégradation de la conduite et n'expose pas à des sanctions.

"Les idées fausses persistent", s'alarme PSRE, qui rappelle que les accidents de la route sont la première cause de mortalité dans le cadre du travail (trajets domicile-travail et mission professionnelle). Téléphoner "modifie la vision de la route", "altère la trajectoire et l'allure du véhicule" et "augmente le temps de réaction", souligne l'association. L'usage du téléphone portable au volant (sans kit mains libres) est puni d'une amende de 135 euros et d'un retrait de 3 points au permis de conduire. "Si le kit mains libres est toléré (par défaut) au niveau du Code de la Route (...) son usage ou celui de l'oreillette est dangereux car l'esprit, lui, n'est pas libre", rappelle PSRE. Un conducteur qui n'est pas en mesure d'effectuer "commodément et sans délai les manoeuvres qui lui incombent" risque une amende de 35 euros sans retrait de points.

Autre "idée reçue", 41% des chefs d'entreprise interrogés considèrent que téléphoner en conduisant n'engage que le salarié, or "la responsabilité de l'employeur peut être pourtant recherchée en cas d'accident causé par un salarié occupé à téléphoner en conduisant, surtout lorsque la conversation est établie avec le responsable hierarchique ou les services de l'entreprise".

Sondage réalisé auprès d'un échantillon de 400 dirigeants d'entreprises et de 1.000 salariés par questionnaire auto-administré en ligne, du 13 au 24 janvier 2012.