SFR met son futur plan social sur le compte de Free

Par Delphine Cuny  |   |  478  mots
La CFDT redoute plus de 500 suppressions d'emplois chez l'opérateur qui compte 10.000 salariés. Copyright Reuters.
Les organisations syndicales ont révélé que la direction de l'opérateur envisage un "plan d'adaptation". La CFDT craint qu'il y ait plus de 500 suppressions d'emploi.

« La direction de SFR vient d'annoncer aux organisations syndicales qu'elle mettrait en place un PSE (plan de sauvegarde de l'emploi NDLR) d'ici à la fin de l'année 2012 », ont révélé vendredi matin les représentants de la CDT de l'opérateur dans un communiqué. La direction de SFR a répondu par un démenti alambiqué : « contrairement aux informations parues en presse ce jour, SFR n'a pas présenté aux organisations représentatives du personnel de projet d'adaptation des structures de l'entreprise - aujourd'hui à l'étude - au nouveau contexte du secteur des télécoms. » Pas de PSE mais un « plan d'adaptation » est donc officiellement envisagé.

L'arrivée de Free Mobile comme justification
Pourtant, le terme de PSE a bien été prononcé, selon Olivier Lelong, le délégué syndical central de la CFDT chez SFR. « Il n'y a pas eu d'annonce formelle en comité d'entreprise mais le responsable des relations sociales a eu des entrevues avec chacune des organisations syndicales séparément la semaine dernière pour préparer les esprits » explique-t-il. La direction, qui discutait depuis le mois de février de mesures d'accompagnement de départs dans le cadre d'une GPEC (gestion prévisionnelle des emplois et des compétences), « a annoncé la semaine dernière qu'elle changeait son fusil d'épaule et arrêtait ces discussions pour mettre en place un PSE », qui prendrait plutôt la forme d'un plan de départs volontaires.

« SFR justifie ce PSE par l'arrivée de Free sur le marché mobile et espère supprimer ainsi plusieurs centaines d'emploi » ajoute le syndicat dans son communiqué. La CFDT estime que « le chiffre de 500 suppressions d'emplois pourrait être dépassé », sur un total de 10.000 salariés. La direction ne leur a pas communiqué une évaluation ni les postes qui pourraient être touchés, même s'il est probable qu'il s'agisse des activités ayant trait aux services mobiles grand public. L'annonce de cette réorganisation serait envisagée pour « début juillet », en même temps que le plan stratégique que doit présenter la filiale de Vivendi. Mais le nouveau PDG, Michel Combes, qui a été nommé le 2 mai, ne prendra ses fonctions que le 1er août.

« Un coup de com' » pour doper le cours ?
« C'est un coup de com' pour faire monter le cours » considère un syndicaliste. « C'est très bien pour le cours de Bourse, les rumeurs de licenciements ! » réagit d'ailleurs spontanément un cadre dirigeant de l'entreprise. Pourtant, le cours de Vivendi était la deuxième plus forte baisse du CAC 40 vendredi à la mi-journée (-3% à 12,6 euros). La CFDT fait valoir qu'un plan social, « même de grande ampleur, ne permettrait pas de protéger la marge de l'entreprise puisque la masse salariale représente moins de 5% du chiffre d'affaires », si l'on exclut les prestataires ou « assistances techniques externes. »