SFR : Jean-Bernard Lévy succède à Frank Esser

Le président du directoire de Vivendi, Jean-Bernard Lévy, prend la tête de SFR. Frank Esser quitte son poste de PDG. Une succession officialisée lundi avec effet immédiat.
Copyright Reuters - Jean-Bernard Lévy

Free Mobile a fait sa première victime. PDG depuis 10 ans de SFR, Frank Esser quitte ses fonctions. Il est remplacé par Jean-Bernard Lévy, actuel président du directoire de Vivendi, confirmant des informations des Echos et du Figaro. La décision, qui a été officialisée lundi à l'issue d'un conseil d'administration, prend effet immédiatement. L'objectif: rassurer les marchés et des équipes déboussolées par l'arrivée de Free Mobile le 10 janvier dernier. Et surtout, mener la réduction de coût qu'impose l'arrivée du nouvel entrant sur le marché des télécoms. Jean-Bernard Lévy avait déjà préparé le terrain au moment de la présentation des résultats annuels, en avertissant que l'opérateur serait confronté à deux années difficiles, et qu'il faudrait s'adapter.

Depuis quelques semaines, la rumeur circulait sur l'éviction du discret PDG allemand, qui fit ses classes chez Mannesmann (finalement racheté par Vodafone, puis démantelé) et qui fut appelé par Jean-Marie Messier en 2000 pour prendre la tête de Cegetel. Etait notamment évoqué son remplacement par Bertrand Meheut. Ou par d'autres candidats, comme Didier Quillot, l'ancien patron d'Orange, avant d'arriver à la tête de Lagardère Active. Une chose est sûre, la réfléxion était déjà menée par Jean-René Fourtou, le président du conseil de surveillance du groupe, qui fait encore la pluie et le beau temps au sein du groupe. La solution Jean-Bernard Lévy est-elle provisoire ou définitive? En interne, l'on admet que "l'on ne sait pas combien de temps cela va durer".

Jean-Bernard Lévy ne pouvait rêver mieux. Cet X-Télécom a débuté chez France Télécom à la fin des années 70. En 1986, il rejoint le cabinet de Gérard Longuet, qui fut ministre délécgué en charge des postes et des télécommunications. Après un passage chez Matra, il retrouve le ministre, en 1993 et 1994, qui a élargit son portefeuille à l'industrie. C'est en 2002 qu'il arrive comme numéro deux du groupe, avant de prendre la présidence du groupe en 2005. Celui qui a créé SFR, présidé à la fusion de l'opérateur mobile avec Cegetel, qui a conduit l'entrée au capital de Maroc Télécom et supervisé le rachat de GVT au Brésil n'a jamais caché son appétence pour les télécoms.

Frank Esser coupable de l'avoir pas su suffisamment anticiper l'arrivée de Free

Les problèmes de SFR ne datent de début janvier. Sur un marché qui était arrivé à maturité, le deuxième opérateur mobile français a eu plus de mal à s'en sortir que les autres. Déjà début 2011, Frank Esser prévenait de tensions sur les prix et de la difficulté de plus en plus grande de retenir les clients, et du coût de plus en en plus importants pour en conquérir. Des difficultés qui n'ont pas empêché Vivendi de débourser 7,7 milliards pour acquérir - au prix fort - les 44% de Vodafone qui lui manquait dans SFR.

L'an passé, le résultat brut d'exploitation (Ebitda) de SFR a reculé de 7,8% à 2,2 milliards d'euros. Une tendance, qui va crescendo, puisque le groupe a anticipé un recul de 12 à 15 % cette année. Depuis le début de l'année, il a annoncé avoir vu partir 208.000 clients. En interne, tout le monde est prié de se serrer la ceinture.

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Commentaire 1
à écrit le 02/04/2012 à 21:55
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Vinvendi a World of Warcraft et Call of Duty, avec ca ils ne connaissent pas la crise.

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