Depuis Free Mobile, un Français sur trois paie moins de 20 euros son forfait chaque mois

Par Delphine Cuny  |   |  494  mots
Free Mobile a lancé le 10 janvier deux forfaits, l'un à 19,99 euros, l'autre à 2 euros par mois. Copyright AFP.
Selon le baromètre de l'économie numérique de l'Université Dauphine réalisée avec Médiamétrie, ce sont même 40% des 35-49 ans qui dépensent moins de 20 euros pour leur forfait mobile contre 28% il y a trois mois.

De vrais bouleversements en trois mois, depuis l'arrivée de Free Mobile le 10 janvier. La deuxième édition du baromètre trimestriel de l'économique numérique réalisée par la chaire de l'université Paris Dauphine consacrée au sujet, avec Médiamétrie, révèle que les Français ont déjà « un sentiment de baisse des tarifs mobiles». Ainsi, selon cette enquête, réalisée par Internet, entre janvier et avril 2012, les internautes interrogés qui déclarent payer moins de 20 euros leur forfait mobile sont passés de 32,6 % à 36 %, reflétant la démocratisation des abonnements comme l'offre illimitée de Free à 19,99 euros. Mais ce sont les abonnés payant moins de 10 euros qui ont le plus progressé, à 9,6% en hausse de 31% par rapport au quatrième trimestre 2011, sans doute sous l'effet du forfait à 2 euros de Free qui représent entre 40% et 60% des 2,6 millions d'abonnés de Free Mobile à fin mars, selon les déclarations de la maison-mère, Iliad.

Ruée des plus de 50 ans et des inactifs sur les petits forfaits à moins de 10 euros
Par effet de vase communicant, « ceux qui paient entre 21 et 50 euros par mois sont passés de 47,3 % à 44,4 % » et ceux qui déclarent payer plus de 51 euros ne sont plus que 5,1% (en repli de 22,7%). Ce qui montre que l'ensemble des profils d'abonnés, petits et gros consommateurs, ont été concernés par la baisse des prix initiée par le quatrième opérateur et suivie par les autres. L'enquête détaille aussi les réponses par âge et catégories socioprofessionnelles, ce qui dessine une forme de portrait de ces abonnés de Free Mobile et de ceux qui ont profité de ce coup de fouet commercial donné au marché.

Les variations les plus importantes d'un trimestre à l'autre s'observent chez les 35-49 ans qui sont désormais 39,5% à avoir choisi des forfaits inférieurs à 20 euros par mois, dont 29,5% payant entre 11 et 20 euros (+44%) et 10% moins de 10 euros (+34%). Les plus de 50 ans aussi ont profité de la baisse des prix, mais en se ruant sur des petits forfaits : ils sont 42% de plus que le trimestre précédent à dépenser moins de 10 euros par mois (10,3%). Autre indicateur intéressant, le nombre d'internautes sondés déclarant ne pas avoir de forfait mobile a chuté de 87% chez les « CSP - » et les inactifs. Chez ces derniers, ceux qui ont souscrit un petit forfait de moins de 10 euros sont en progression de 57% soit 11%.

Plus globalement, « tous les groupes socioprofessionnels ont largement profité ce trimestre des forfaits à moins de 20 euros par mois » relève le baromètre. Cependant, la chaire d'Economie numérique de Dauphine, présidée par Dominique Roux (président de Bolloré Télécom, ex-membre du régulateur des télécoms), s'inquiète: « le grand gagnant à court terme est le consommateur mais avec quelle destruction de valeur pour les opérateurs et quel impact sur leurs investissements et à terme sur les services au client ? »