Plan social chez SFR : la direction préparait une réorganisation avant l'arrivée de Free

Par Delphine Cuny  |   |  389  mots
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La CFE-CGC de l'opérateur affirme qu'un cabinet de conseil travaillait sur la réorganisation depuis 18 mois, soit bien avant l'arrivée de Free qui « ne peut plus être un prétexte crédible eu égard à la profitabilité persistante de SFR. »

Le ton monte chez les organisations syndicales de SFR. A moins de trois semaines du premier tour des élections professionnelles, dans l'attente d'un chiffrage précis de la direction sur le plan de départs volontaires annoncé en juillet, chaque syndicat affûte ses arguments. Après FO et la CFDT, c'est au tour de la CFE-CGC d'entrer dans l'arène. Le syndicat de cadres vient de monter au créneau (voir le communiqué) pour dénoncer « la surenchère d'annonces de suppressions de postes » dans les médias qui «génèrent du stress pour les salariés. » Il ne livre aucune estimation lui-même du nombre de postes menacés (entre 1.500 et 2.000 selon la CFDT, FO et l'Unsa), « exige que les reclassements soient la priorité » et s'inquiète : « on est en train de banaliser un projet de destruction massive d'emplois. » Or, selon la CFE-CGC (quatrième organisation chez SFR derrière la CFDT, l'Unsa et la CGT), « au vu des résultats de SFR, nous rappelons que la réduction d'effectifs n'est pas justifiée. »

La CFE-CGC prévient qu'elle « dénoncera les licenciements boursiers »
En effet, les bénéfices de SFR n'ont baissé « que » de 10% au premier semestre, quand ceux de Bouygues Telecom (qui va supprimer 556 emplois) ont chuté de 55%. « Comme Free ne peut plus être un prétexte crédible eu égard à la profitabilité persistante de SFR, désormais la direction communique que le PDV est nécessaire à la seule fin de la réorganisation de l'entreprise » relève le syndicat qui affirme par ailleurs « d'après nos sources, la société Algoé (un cabinet de conseil en management) travaillerait depuis 18 mois sur un accompagnement des salariés en vue de la réorganisation de SFR, bien avant l'arrivée des premières offres de Free Mobile. » La CFE-CGC s'interroge : « toutes ces gesticulations sont peut-être à destination de la bourse avec la volonté de Vivendi de rendre la mariée SFR plus belle pour une éventuelle vente » et prévient qu'elle « dénoncera les licenciements boursiers. » Fin août, Xavier Niel, le fondateur de Free, avait lancé « nos concurrents ont versé 5,5 milliards d'euros en dividende ou rachat d'actions depuis l'arrivée de Free Mobile. Je ne vois pas de sociétés en difficultés. Elles pratiquent des licenciements boursiers si elles le souhaitent. »