Free Mobile contre-attaque sur l'emploi

Par Delphine Cuny  |   |  322  mots
Boutique Free à Rouen. Copyright Reuters
L'opérateur a demandé à deux universitaires une étude sur l'impact économique de la 4e licence mobile. En se concentrant sur l'effet sur le pouvoir d'achat, l'étude conclut que la baisse des prix dans le mobile pourrait créer à court terme 16.000 emplois

Accusé d?être la cause de tous les maux du secteur, en particulier des deux plans de départs volontaires engagés par Bouygues Telecom et SFR, Free contre-attaque. Iliad sa maison-mère a commandé une étude à deux universitaires sur l?impact macroéconomique de l?attribution de la quatrième licence. Selon Augustin Landier, professeur à la Toulouse School of Economics, et David Thesmar, professeur à HEC Paris, l'entrée du quatrième opérateur sur le marché français a libéré « plus de 1,7 milliard d'euros de pouvoir d'achat » pour les Français qui, en consommant davantage, devrait se traduire par la création de 16.000 à 30.000 emplois.


« Transfert de richesse des actionnaires aux consommateurs »


L?étude, révélée par Les Echos, apparaît comme un contre-feu aux récentes déclarations virulentes du ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, et au rapport parlementaire de la députée PS des Côtes d?Armor Corinne Erhel, qui se demandait si la 4e licence n?avait pas été une erreur. « Le choc d'offre induit par la baisse de 10% du coût du mobile devrait, à long terme, créer environ 30000 nouveaux emplois en France » écrivent à l?inverse les deux universitaires. « L'attribution de la quatrième licence mobile a permis le transfert de 2,5 à 5 milliards d'euros de richesse des actionnaires des opérateurs historiques (dont à peu près un tiers sont non-résidents) vers les consommateurs (dont tous sont des résidents français). Dans ce processus, les profits réalisés par Iliad, la maison-mère du nouvel entrant, sont modestes » poursuit l?étude (lire l'étude in extenso), reprenant l?argument anti-dividende cher à Xavier Niel, le fondateur et principal actionnaire de Free. Après l?étude d?un autre professeur d?économie, Bruno Deffains, qui prévoyait 55.000 suppressions d?emplois dans la filière sur deux ans, il n?est pas sûr que cette nouvelle salve de chiffres clarifie le débat?