Quand le Canada prête à Telefonica de quoi acheter des BlackBerry

Par latribune.fr  |   |  291  mots
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L'agence canadienne de soutien aux exportations a prêté 200 millions de dollars pour que Telefonica se fournisse auprès de BlackBerry. Le pays veut éviter que se répète une nouvelle faillite après la chute retentissante de Nortel en 2009.

Le Canada se plie en quatre pour sauver son fabricant de smartphones, BlackBerry. L'agence de soutien à l'exportation, (Export Development Canada, EDC), a annoncé le 4 avril dernier avoir prêté près de 200 millions d'euros au groupe téléphonique espagnol Telefonica. Il s'agit de "faciliter la fourniture de smartphones, de services et solutions BlackBerry pour ses opérations au niveau mondial", écrit un communiqué d'EDC. Son but est assumé: "augmenter la part de marché de BlackBerry au sein du groupe Telefonica". Il faut dire qu'avec ses 315,7 millions de clients à travers 24 pays, Telefonica est un distributeur incontournable pour le fabricant canadien. L'agence publique canadienne finance ce type de transactions avec le groupe espagnol depuis 2006. En revanche, le communiqué ne précise pas les modalités de ce prêt. On peut toutefois imaginer qu'elles doivent être compétitives par rapport aux conditions actuelles du marché.

BlackBerry se bat pour sa survie

Pour BlackBerry, il s'agit d'une opportunité quasi-vitale. Le groupe traverse une passe difficile malgré une embellie constatée au dernier trimestre de son exercice 2012-2013 clos le 2 mars. Il n'en reste pas moins que BlackBerry a perdu près de 650 millions de dollars sur l'ensemble de l'année et ne vend plus assez de téléphones. D'ailleurs, son chiffre d'affaires a baissé de 40% en un an à 11 milliards de dollars. Il espère toutefois revenir en force dès cette année avec le Z10, un nouveau smartphone très bien accueilli par la presse professionnelle.

Le Canada veut éviter la chute d'un nouveau fleuron de l'industrie des télécoms. En 2009, le fournisseur d'équipements Nortel a fait faillite. Son démantèlement, qui est toujours en discussion devant les tribunaux, a laissé un goût amer aux pouvoirs publics.