Free demande à faire partie de l'accord de Bouygues et SFR

Par latribune.fr  |   |  448  mots
Le directeur général d'Iliad, la maison-mère de Free, Maxime Lombardini a fait part de son souhait aux PDG de Bouygues Télécom et de SFR de partager leur réseau
Le directeur général de la maison-mère de Free a écrit à ses deux concurrents, affirmant vouloir participer au partage de réseaux mobiles qu'ils négocient. Une façon de mettre la pression sur Orange.

Selon le quotidien économique Les Echos, l'opérateur Free Mobile a fait part à ses concurrents de son souhait de participer à leur partage de réseau en cours de négociation. Précisément, le directeur général d'Iliad, la maison-mère de Free, Maxime Lombardini a écrit aux PDG de Bouygues Télécom et de SFR, respectivement Olivier Roussat et Jean-Yves Charlier :

"Un accord entre deux des trois opérateurs de réseaux mobiles historiques qui ne prévoirait pas l'accueil du quatrième opérateur nous semblerait être un facteur de déstabilisation majeur" (...) "Nous souhaiterions donc recevoir de votre part, avant l'achèvement de vos discussions, une proposition raisonnable d'accueil des fréquences de Free Mobile en RAN sharing sur le réseau que vous envisagez de mutualiser".

Un accord stratégique pour "figurer parmi les acteurs incontournables"

Bouygues Telecom et SFR ont en effet annoncé en juillet leur intention de "conclure avant la fin de l'année cet accord stratégique" qui leur donnerait "les moyens de figurer parmi les acteurs incontournables de la modernisation de l'économie numérique en France".

De leur point de vue, la mutualisation d'une partie des réseaux envisagée par le deuxième (SFR) et troisième opérateur français (Bouygues Telecom) "serait comparable à des dispositifs du même type déjà mis en œuvre dans d'autres pays européens".

Mais Free ne compte pas en rester là. Le directeur général d'Iliad, pour qui "un tel accord pourrait être juridiquement critiquable", a ainsi envoyé une copie de sa lettre à l'Autorité de la concurrence et à l'Autorité des télécoms (Arcep).

Mettre la pression sur Orange

Le quatrième opérateur cherche à mettre la pression sur Orange, avec lequel il a déjà un accord d'itinérance lui permettant de louer son réseau là où il n'a pas fini de déployer ses propres antennes. Le PDG d'Orange, Stéphane Richard, a indiqué à plusieurs reprises qu'il n'avait pas besoin de mutualiser son réseau. Ce courrier d'Iliad est en fait un passage à l'acte après les commentaires de Maxime Lombardini, le 2 septembre dernier. Il avait déclaré qu'il était « important que l'accord entre SFR et Bouygues ne soit pas verrouillé, qu'on n'écarte pas un opérateur. » Se disant favorable à la mutualisation, en particulier pour couvrir les zones moins denses, il avait fait valoir que Free pouvait être « un partenaire intéressant » et qu'il ne fallait « pas avoir l'idée reçue qu'il y aurait deux couples prédéfinis. Notre partenaire peut être Orange, SFR, Bouygues Telecom. »

 

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