En pleine affaire Huawei, un troisième Canadien arrêté en Chine

Par Pierre Manière  |   |  439  mots
Cette arrestation intervient alors que la Chine ne décolère pas depuis l'arrestation d'une responsable de Huawei au Canada, et sur demande des États-Unis, il y a trois semaines. (Crédits : YVES HERMAN)
Selon le journal National Post, un troisième ressortissant canadien a été arrêté en Chine. Ce placement en détention intervient dans un contexte de forte tension entre Pékin et Washington, trois semaines après l'interpellation, à Vancouver et sur demande des États-Unis, de la numéro deux de Huawei.

La situation semble quelque peu s'envenimer. Ce mercredi 19 décembre, le quotidien National Post de Toronto a annoncé qu'un troisième ressortissant canadien avait été arrêté en Chine. Cette troisième mise en détention intervient trois semaines après l'interpellation de Meng Wanzhou, directrice financière et numéro deux de Huawei, à Vancouver, sur demande des États-Unis.

Cette dernière a été relâchée sous caution la semaine dernière dans l'attente de son audience d'extradition vers les États-Unis, qui la soupçonnent de complicité de fraude pour contourner les sanctions américaines contre l'Iran. Cette arrestation a suscité la colère de Pékin, et a relancé les tensions entre l'empire du Milieu et Washington, alors que les deux pays venaient de décider d'une trêve dans leur guerre commerciale.

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Un porte-parole du ministère canadien des Affaires étrangères cité par le National Post s'est refusé à faire le lien entre la nouvelle arrestation d'un de leurs ressortissants en Chine et la détention de Meng Wanzhou. Mais il ne serait guère surprenant que Pékin cherche ainsi à mettre la pression sur le Canada et sur les États-Unis, qui mènent un intense lobbying anti-Huawei à l'international.

Huawei sonne la riposte

Ces dernières semaines, de nombreux pays ont décidé d'interdire ou de rejeter des équipements de Huawei pour des motifs de sécurité nationale. Certains redoutent que les produits de Huawei soient détournés de leurs fonctions de communication, et utilisés à des fins d'écoutes ou d'espionnage pour le compte de Pékin. Dans le sillage des États-Unis, l'Australie, la Nouvelle-Zélande et le Royaume-Uni ont décidé, en particulier, de ne pas utiliser d'équipements Huawei pour le déploiement de la 5G, la prochaine génération de communication mobile.

Face à cette vague de rejets, Huawei a sonné la riposte. Mardi 18 décembre, le géant chinois des télécoms a organisé une conférence de presse à Shenzhen, au siège du groupe. Son message : clamer que ses équipements sont dignes de confiance, et que le groupe n'a pas de liens avec les services de renseignement chinois. « Il n'y a aucune preuve que Huawei menace la sécurité nationale de quelque pays que ce soit », a martelé Ken Hu, le président du numéro un mondial des équipements télécoms, selon l'AFP. Selon lui, Pékin n'a jamais demandé au groupe d'accéder à certaines données.

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(avec AFP)