Rachat de Bouygues Telecom par SFR : ce qu'en dit la presse internationale

Par latribune.fr  |   |  448  mots
Pour le Wall Street Journal, Patrick Drahi "teste les limites de la concentration dans les télécoms". (Crédits : © Philippe Wojazer / Reuters)
Alors que le conseil d'administration de Bouygues Telecom se réunit ce mardi à 18 heures pour étudier l'offre de reprise de son concurrent Numericable-SFR, la presse anglophone s'interroge : quelle sera la décision de Martin Bouygues ? Et celle du ministre de l'Économie ?

Dans la presse anglophone, les paris sont ouverts. Le méga deal qui se profile -dix milliards d'euros pour le rachat du numéro trois des télécoms français par le numéro deux- suscite de nombreuses interrogations. Bouygues Telecom, en difficulté financières, va-t-il une fois de plus décliner l'offre ? La transaction pourrait-elle être annulée par le gouvernement français, ou plutôt par l'autorité de la concurrence ? Revue de presse.

  • Le choix cornélien de Martin Bouygues

"Bouygues fait face à un dilemme", analyse le site d'informations économiques Bloomberg.

"Son PDG, Martin Bouygues, doit choisir entre une offre de reprise de la part de son grand rival Patrick Drahi, le propriétaire de SFR-Numericable, ou une prolongation de la guerre des prix qui a dévasté l'industrie des télécoms."

Un choix d'autant plus crucial que Bouygues Telecom, dans le rouge depuis plusieurs années, vise un retour à la croissance en 2016.

  • Le pari de Patrick Drahi

En face, le PDG d'Altice, maison mère de SFR-Numericable, a déjà pesé le pour et le contre. Patrick Drahi parie sur le prix alléchant de son offre, le double de ce qu'Iliad, propriétaire de Free, aurait proposé à Bouygues l'an passé pour racheter sa filiale dans les télécoms. L'homme d'affaires qui a entamé son ascension dans le secteur en misant sur le câble, est cependant susceptible de voir son offre refusée par l'autorité de la concurrence. La fusion des deux entités créerait en effet "une compagnie avec plus de 30 millions d'abonnés mobile et qui la hisserait au rang d'Orange". De nouveaux emplois seraient également sur la sellette.

Pour le Wall Street Journal, Patrick Drahi "teste les limites de la concentration dans les télécoms", après un retour à trois opérateurs notamment observé en Allemagne, en Autriche, en Irlande et en cours au Royaume-Uni.

  • Les hésitations d'Emmanuel Macron

De son côté, le Financial Times pointe du doigt l'indécision du ministre de l'Économie. "Emmanuel Macron énumère les conséquences : 'Serait-ce bon pour l'emploi ? Non. L'économie ? Non. L'investissement ? Non.' Mais il se garde bien d'annoncer s'il bloquera la transaction : 'On verra', dit-il."

  • Bruxelles contre celle de la Commission européenne

Le quotidien financier évoque également les divergences de position entre Bruxelles, plutôt réticente à la concentration dans le secteur des télécommunications, et la Commission européenne :

"Celle-ci est devenue de plus en plus favorable à la création de grands groupes paneuropéens, plus à même d'investir dans des réseaux de nouvelle génération et de faire concurrence à la technologie des entreprises américaines et asiatiques."