Hutchison rachète O2 et devient numéro un du mobile au Royaume-Uni

Le groupe hongkongais du très riche Li Ka-Shing va débourser 14 milliards d'euros pour s'emparer de 02, la filiale britannique de Telefonica. Ce dernier a d'ores et déjà annoncé qu'il allait consacrer le produit de cette cession à son désendettement.
En fusionnant le réseau O2 à sa filiale Three UK, Hutchison devient numéro un des mobiles au Royaume-Uni.

Le groupe espagnol de télécommunications Telefonica a annoncé mardi la vente au conglomérat hongkongais Hutchison Whampoa de l'opérateur britannique O2 pour 14 milliards d'euros, une opération qui devrait donner naissance au plus gros acteur de la téléphonie mobile au Royaume-Uni.

Telefonica et Hutchison Wamphoa "sont parvenus à un accord pour un prix d'achat ferme de 10,25 milliards de livres sterling", écrit le groupe espagnol dans un communiqué envoyé à l'autorité boursière espagnole (CNMV) peu après la clôture de Bourse.

Nouveau numéro un britannique

Les deux parties avaient annoncé en janvier être en discussions exclusives pour le rachat d'O2, filiale britannique de Telefonica, qui devrait permettre au groupe hongkongais, déjà propriétaire de l'opérateur mobile Three UK, de créer le premier acteur de la téléphonie mobile au Royaume-Uni. En juillet 2014, le groupe hongkongais avait déjà racheté 02 Ireland pour 850 millions d'euros.

Hutchison Wamphoa effectuera un premier versement de 9,25 milliards de livres sterling (environ 12,64 milliards d'euros) puis un paiement supplémentaire d'un milliard de livres (1,36 milliard d'euros environ) une fois que le groupe britannique aura atteint un niveau de trésorerie sur lequel les deux parties se sont mis d'accord, précise Telefonica.

Dans un communiqué, le directeur général d'Hutchison Canning Fok s'est réjoui de ce "jalon" créant "une entreprise sans égal en taille et en force" appelée à devenir "l'opérateur de téléphonie mobile numéro un au Royaume-Uni".

Un marché consolidé

Hutchison parie sur sa position dominante pour faire face à la concurrence dans un secteur en pleine recomposition, où les opérateurs cherchent désormais à proposer des offres triples ou quadruples (téléphonie fixe/mobile, internet et télévision).

Le rachat d'O2 va lui permettre de réaliser "de substantielles économies d'échelle" mais "il faut voir dans quelle mesure cela le rend compétitif dans un marché britannique consolidé", relève James Britton, analyste chez Nomura Holdings, cité par Bloomberg.

Si l'opération est approuvée par les régulateurs concernés, elle devrait être bouclée d'ici le 30 juin 2016, sauf "en cas de circonstances particulières établies dans l'accord" qui reporteraient cette date au 30 septembre 2016, selon le groupe espagnol.

BT éconduit par Telefonica

BT, l'ancien British Telecom, avait annoncé en novembre 2014 être en négociations préliminaires pour racheter son ancienne filiale O2 à Telefonica. Mais il a finalement annoncé en février le rachat d'un autre opérateur mobile, EE, pour 12,5 milliards de livre sterling (environ 17 milliards d'euros).

Hutchison Wamphoa est contrôlé par le multimilliardaire de Hong Kong Li Ka-Shing, l'homme le plus riche d'Asie selon le magazine Forbes qui estime sa fortune à quelques 32,6 milliards de dollars (près de 30 milliards d'euros). Début 2015, Li Ka-shing avait annoncé une vaste réorganisation de son empire, dans le but de faciliter de futures acquisitions.

Le résultat net de Hutchison Whampoa, un géant présent dans une variété d'activités comme les ports ou les télécommunications, a bondi de 116% en 2014, atteignant 67,16 milliards de HKD (7,6 milliards d'euros).

Telefonica veut se recentrer et se désendetter

Très endetté, avec un passif de 45 milliards à fin 2014, Telefonica a décidé de son côté de se recentrer, après une politique d'acquisitions à tout va stoppée par la crise, sur ses principaux marchés: l'Espagne, l'Allemagne et le Brésil.

Le groupe espagnol a indiqué mardi vouloir dédier "une part substantielle des fonds" tirés de la vente d'O2 à réduire sa dette. Son bénéfice net a baissé de 34,7%, à trois milliards d'euros, en 2014, en raison du change vénézuélien et de coûts de restructuration.

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Commentaires 2
à écrit le 25/03/2015 à 16:40
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l'europe multiple les opérateurs pour créer une concurrence, mais la concurrence n'est pas due au nombre d'acteurs mais à la dynamique du marché... pire, notre régulateur national trés zélé freine lea couverture numérique par les opérateurs privés e...

à écrit le 25/03/2015 à 16:23
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pendant que l'europe balkanise le marché européen des télécom en l'administrant plutôt que le mettre en réelle concurrence, donc en forçant le marché à 159 opérateurs quand il en reste 4 aux US, que l'europe freine l'achat de jazztel comme d'autres.....

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