Orange écope d'une amende record de 350 millions d'euros

Par latribune.fr  |   |  416  mots
"Orange a choisi de coopérer avec l'Autorité de la concurrence : elle ne conteste pas les pratiques ni leur caractère anticoncurrentiel, ni enfin l'issue donnée à l'affaire", assure l'Autorité de la concurrence.
L'Autorité de la concurrence a condamné Orange pour pratiques anticoncurrentielles sur le marché de la clientèle "entreprise". L'institution avait été saisie par Bouygues Telecom, ainsi que par SFR, devenu Numericable-SFR.

Article publié le 17/12 à 10:05, réactualisé à 10:58

Ce jeudi, Orange s'est vu infligé une amende de 350 millions d'euros par l'Autorité de la concurrence. D'après l'institution, c'est "[sa] plus grosse amende jamais prononcée contre une entreprise à titre individuel".

Orange est accusé d'avoir freiné abusivement le développement de la concurrence sur le marché des services fixes et mobiles de la clientèle "entreprise" depuis les années 2000.

L'opérateur ne conteste pas cette décision, précise un communiqué de l'Autorité dans la concurrence :

"Orange a choisi de coopérer avec l'Autorité de la concurrence : elle ne conteste pas les pratiques ni leur caractère anticoncurrentiel, ni enfin l'issue donnée à l'affaire, qu'il s'agisse de la sanction pécuniaire ou des injonctions destinées à rétablir immédiatement un fonctionnement concurrentiel du marché".

Pas d'impact sur les résultats

Ce jeudi matin, le PDG d'Orange a indiqué, en marge d'une conférence de presse, que cette amende n'aura pas d'impact sur les résultats financiers de l'opérateur.

"Le montant annoncé ce matin (...) est assez loin des chiffres très élevés qui avaient été articulés il y a quelques jours dans certains titres de presse", a indiqué Stéphane Richard.

"On a depuis longtemps passé une provision qui est largement suffisante pour couvrir cette amende. Ça n'aura aucun impact sur nos résultats de l'année ni bien évidemment sur nos objectifs financiers de l'année", a-t-il ajouté, en précisant que Orange ne ferait pas appel de cette décision.

SFR avait maintenu sa plainte

Dans le détail, le groupe de télécoms faisait depuis longtemps l'objet d'une enquête de l'institution concernant de possibles "discriminations" d'Orange sur le marché des télécoms pour les professionnels, suite à des plaintes de Bouygues Telecom et SFR, respectivement en 2008 et 2010. Sachant qu'il ne restait aujourd'hui que la plainte de SFR, puisqu'en 2014, Orange a déboursé 300 millions d'euros pour que Bouygues Telecom abandonne ses poursuites. En février dernier, l'opérateur britannique Colt a également saisi le gendarme de la concurrence, accusant Orange de pratiques anticoncurrentielles.

Cette décision risque de chambouler le secteur des télécoms d'entreprises, dont le marché est estimé par l'Arcep à 10,6 milliards d'euros en 2013. Directeur de Nerim, un opérateur présent sur ce créneau, Pierre-Olivier Lompré, jugeait en mai dernier pour La Tribune qu'Orange ne laissait "que quelques miettes à la concurrence". D'après lui, "cela fait plusieurs années" que beaucoup de sociétés souffrent de "discriminations" .