Orange sur le point d'avaler Bouygues Telecom et TF1 ?

Par latribune.fr  |   |  402  mots
Bouygues avait tenté de céder sa filiale télécom à Patrick Drahi, mais l'offre de ce dernier n'était pas satisfaisante.
D'après Bloomberg, Orange aurait entamé des discussions avec Bouygues pour reprendre ses activités télécoms et médias. Martin Bouygues avait récemment repoussé la proposition de Patrick Drahi (SFR-Numéricable).

Le premier opérateur français de télécommunications Orange a entamé des discussions préliminaires pour éventuellement racheter les activités télécoms et médias du groupe diversifié Bouygues, assure l'agence de presse Bloomberg.

Si l'accord se concrétisait, la maison mère de Bouygues Telecom et de TF1 retiendrait une participation minoritaire dans les activités cédées, indique Bloomberg en citant trois sources proches du dossier.

L'autorité de la concurrence en embuscade?

Aucune proposition formelle n'a encore été déposée, les deux entreprises analysant comment passer outre les éventuels griefs des autorités de la concurrence, ajoute l'agence en soulignant que cette transaction était une option parmi d'autres opérations d'expansion envisagées par Orange.

Une telle opération, si elle aboutissait, chamboulerait profondément le paysage des télécoms français et surtout celui de la téléphonie mobile, qui était passé de trois à quatre opérateurs en janvier 2012 avec l'arrivée fracassante de Free Mobile (Iliad). Il marquerait aussi une nette montée en gamme d'Orange dans le secteur des médias.

Une fusion qui inquiète les politiques

Bouygues avait rejeté en juin une offre non-sollicitée à 10 milliards d'euros présentée par Altice, propriété de l'homme d'affaires Patrick Drahi et maison mère de Numericable-SFR, pour le rachat de sa filiale Bouygues Telecom. M. Drahi est également un nouveau tycoon des médias après avoir pris le contrôle de L'Express, Libération et bientôt du groupe NextRadioTV (BFM-TV et RMC).

Le conseil d'administration de Bouygues avait à l'époque invoqué les risques d'exécution d'un rapprochement, en particulier en matière de droit à la concurrence. Le Premier ministre, Manuel Valls, ainsi que le ministre de l'Economie, Emmanuel Macron, n'avaient alors pas caché leurs réserves sur ce projet qui inquiétait les syndicats.

Suite aux informations de Bloomberg, Bouygues s'est fendu d'un communiqué assurant "qu'il n'a aucun projet de sortie des secteurs télécoms et de la télévision et réaffirme son ancrage durable dans ces deux industries".

Même son de cloche pour Orange. A La Tribune, l'opérateur historique "se refuse à commenter les rumeurs de presse qui animent artificiellement le marché depuis maintenant deux ans". Et poursuit: "De tous les acteurs des télécoms français, Orange est celui qui a le moins besoin de la consolidation."

(Avec AFP)