Patrick Drahi : "Passer de 30 à 70 milliards d'euros de dettes ne m'inquiétait pas"

Par latribune.fr  |   |  319  mots
Patrick Drahi a abandonné les négociations de rachat de Time Warner Cable. (Photo: ce mercredi 27 mai 2015, juste avant son audition à l'Assemblée nationale)
Le patron du groupe Altice justifie le rejet de l'offre de rachat de Time Warner Cable par un défaut de capacités managériales. D'après lui, il avait les moyens de financer cette acquisition grâce au soutien des banques.

Altice n'était "pas prêt" pour reprendre le groupe américain Time Warner Cable (TWC), dont le cablo-opérateur américain Charter Communications a annoncé le rachat mardi, a confié mercredi le patron du groupe, Patrick Drahi, démentant au passage toute "boulimie" d'acquisitions.

Défaut de "capacité managériale"

"Nous n'étions pas prêts", a déclaré le magnat franco-israélien en pointant un problème de "capacité managériale" et non financière, lors d'une audition à l'Assemblée nationale, au lendemain de l'annonce du rachat de TWC par le numéro quatre américain du câble pour 78,7 milliards de dollars dette comprise.

Le milliardaire, qui avait rencontré la semaine dernière le PDG de TWC Robert Marcus à New York pour discuter d'un éventuel rapprochement entre les deux groupes, selon des sources proches du dossier, n'a finalement pas fait d'offre.

Déjà à la tête d'un empire des médias et des télécommunications en France comprenant l'opérateur Numéricable-SFR ou encore les journaux L'Express et Libération, le magnat a récemment pris pied aux Etats-Unis en rachetant le septième cablo-opérateur américain, Suddenlink.

"Le financement, je l'avais"

Une stratégie d'expansion tous azimuts qui interroge à l'heure où la dette nette d'Altice dépasse les 30 milliards de dollars. Ce n'est toutefois "pas pour des questions de financement" qu'Altice n'a pas racheté TWC, a assuré mercredi M. Drahi lors d'une audition devant les députés.

"Le financement, je l'avais", a-t-il assuré. "Sans trahir de secrets, de très grandes banques françaises étaient avec moi, de très grandes banques américaines aussi."

"Ce n'est pas de passer de 30 milliards à 70 milliards de dette qui m'inquiétait énormément", s'est-il justifié. "C'était de passer de 35.000 collaborateurs à 120.000 collaborateurs."

"Je n'avais pas, au moment de prendre cette décision, la structure managériale pour assumer une telle charge", a-t-il ajouté.

(Avec AFP)