Procès Tapie  : l’« immense soulagement » de Stéphane Richard

Par Pierre Manière  |   |  534  mots
Stéphane Richard, le PDG d'Orange, s'est montré heureux, ce mardi, de voir « [son] innocence totalement reconnue par [le] tribunal ». (Crédits : Reuters)
Le PDG de l’opérateur historique n’a pas caché, ce mardi, sa satisfaction suite à sa relaxe dans le procès de l’arbitrage Tapie. Il jouait ni plus plus ni moins que sa casquette de chef de file du numéro un français des télécoms.

Il n'a pas boudé son plaisir. Dans la foulée de sa relaxe, ce mardi, dans le procès de l'arbitrage contesté en faveur de Bernard Tapie concernant son contentieux avec le Crédit Lyonnais, Stéphane Richard a d'emblée témoigné de son « immense soulagement »« J'ai vécu pendant des années avec cette accusation contre moi », a affirmé le PDG d'Orange, logiquement heureux de voir « [son] innocence totalement reconnue par [le] tribunal ». Dans cette affaire, Stéphane Richard était jugé pour « complicité d'escroquerie » dans l'affaire de l'arbitrage controversé qui avait accordé à Bernard Tapie plus de 400 millions d'euros en 2008. Au mois d'avril, le ministère public avait requis trois ans de prison - dont 18 mois avec sursis -, 100.000 euros d'amende et l'interdiction d'exercer toute fonction publique pendant cinq ans contre le chef de file de l'opérateur historique.

Il estimait que Stéphane Richard, qui était directeur de cabinet de la ministre de l'Economie et des Finances Christine Lagarde au moment des faits, avait eu une importante responsabilité. Le dirigeant avait été jugée coupable de négligence (mais dispensé de peine) en décembre 2016 par la Cour de justice de la République pour avoir renoncé à un recours contre l'arbitrage. Mais pour le tribunal, la preuve n'a pas été apportée qu'il ait utilisé ses fonctions de directeur de cabinet ou manœuvré pour favoriser les intérêts de Bernard Tapie.

Des personnels « soulagés »

Stéphane Richard jouait ni plus ni moins que sa casquette de dirigeant d'Orange. Le patron avait indiqué, lors du renouvellement de son mandat à la tête de l'opérateur historique au printemps dernier, qu'il le remettrait au conseil d'administration en cas de condamnation. Et ce, même si les statuts du groupe ne prévoient normalement pas de révocabilité du président. Pour rappel, si le gouvernement avait soutenu le renouvellement de Stéphane Richard en tant que PDG d'Orange, Bruno Le Maire, le ministre de l'Économie, s'était montré catégorique : « S'il y a une condamnation de Stéphane Richard à un moment donné, il remettra immédiatement son mandat », avait-il affirmé sur BFM-TV.

Dans un communiqué, la CFE-CGC et l'Association pour la défense de l'épargne et de l'actionnariat des salariés d'Orange (ADEAS) se sont félicités de la relaxe du patron du numéro un français des télécoms.

« Les personnels sont soulagés de garder Stéphane Richard comme PDG d'Orange, écrivent-ils. [Celui-ci] pourra poursuivre son mandat plus sereinement et se consacrer pleinement aux nouveaux défis qui attendent Orange : la fibre pour tous les territoires, la 5G, l'évolution d'Orange en opérateur numérique au travers d'Orange, d'Orange Cyberdefense et en Afrique. »

La CFDT s'est aussi réjouie de cette continuité dans un « contexte concurrentiel et sectoriel bousculé » et dans l'attente de l'annonce d'un nouveau plan stratégique à cinq ans fin 2019. Dans un message interne, Stéphane Richard a pour sa part remercié « les femmes et les hommes d'Orange qui [l'ont] soutenu sans faille ».

(avec agences)