Stéphane Richard tacle le projet de SFR visant à fibrer seul la France

Par Pierre Manière  |   |  396  mots
Stéphane Richard, le PDG d'Orange.
Le projet de SFR, qui souhaite déployer son propre réseau de fibre optique dans l’Hexagone sans argent public, n’est pas réaliste, a estimé le PDG d'Orange dans un entretien aux Échos.

Stéphane Richard n'y croit pas. Dans un entretien aux Echos, le grand patron d'Orange juge que le projet de SFR, qui a annoncé vouloir fibrer seul tout l'Hexagone sans argent public, ne tient pas la route.

« Je ne crois pas au réalisme et à la crédibilité des annonces de SFR dans ce domaine », canarde-t-il.

« L'investissement que représenterait un tel projet se chiffre en milliards d'euros, poursuit le PDG. Il viendrait dupliquer des réseaux déjà en construction, cela n'a pas de sens, et ne serait pas rentable. Venant d'une entreprise qui a déjà quelques dizaines de milliards de dettes dans son bilan, cela ne me semble pas très sérieux. »

« Les droits sportifs, un métier trop volatil »

Dans les colonnes du quotidien économique, Stéphane Richard revient aussi sur l'offensive de SFR dans les contenus. Alors que beaucoup s'interrogent sur les risques pour l'opérateur historique de perdre la main sur ces actifs, jugés stratégiques avec l'essor de l'Internet à très haut débit, le grand patron se veut confiant :

« Nous sommes depuis des années dans les contenus, simplement notre stratégie repose plus sur des partenariats que sur des achats de droits et de médias. Nous avons OCS, notre offre cinéma-séries, qui a dépassé 2,7 millions de clients. Orange Studio vient de fêter ses dix ans et nous allons augmenter de 100 millions nos investissements audiovisuels pour entrer, par exemple, dans le financement de séries exclusives. »

Tandis que SFR est particulièrement agressif dans le football, notamment après avoir raflé les droits de la Premier League anglaise ou ceux de la prestigieuse Ligue des Champions, Stéphane Richard réaffirme qu'Orange ne sera, malgré tout, pas candidat au prochain appel d'offre de la Ligue 1.

« Nous ne serons pas directement candidat à acquérir des droits sportifs, mais nous allons suivre de près le dossier et en particulier la façon dont les lots seront organisés », dit-il.

« Le problème avec le développement d'une offre propriétaire dans le sport c'est que, tous les quatre ans, vous pouvez perdre l'essentiel des programmes qui font votre attractivité ou vous pouvez voir doubler le prix. Ce métier des droits sportifs est trop volatil et spéculatif pour nous. Je préfère investir dans la fibre que dans le foot. »