Retraites : le gouvernement a-t-il choisi la bonne méthode ?

Par latribune.fr (Avec AFP)  |   |  419  mots
L'ÉCO FACE A FACE #4. Des semaines de concertation, des grèves fin décembre, puis, à nouveau, des semaines de négociations. De quoi questionner, - alors que Jean-Paul Delevoye était encore en poste lors de ces interviews -, la méthode du gouvernement pour faire accepter par les syndicats et l'opinion publique sa réforme. Sur cette gestion, les analyses de Laurent Pahpy, analyste à l'IREF et Audrey Rain, économiste à l'IPP. Épisode 4.

Trois semaines après le début des grèves qui paralysent les transports et compliquent les déplacements pendant les fêtes, l'heure est au bilan. Malgré les tentatives du gouvernement pour affaiblir la contestation, le dialogue entre les syndicats et l'exécutif reste précaire. Pendant les fêtes qui seront finalement impactées par les blocages, chacun campe sur ses positions.

Pour le gouvernement, il s'agit d'abord de montrer que les efforts demandés par les syndicats ne doivent pas être vains. « Si on arrive à faire entrer les régimes spéciaux dans un régime universel, alors, malgré les concessions, notamment budgétaires - car tout ça va se finir à la commission des Finances et l'addition risque d'être fort salée -, s'il s'agit de refonder notre système, le jeu en vaut la chandelle », a estimé Olivia Grégoire, vice-présidente LREM de la commission des Finances de l'Assemblée nationale. Et de souligner : « (cela) va se compter sur plusieurs milliards mais compte tenu de l'ampleur de la tâche, il faut le considérer sans crainte. »

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De son côté, Olivier Faure, premier secrétaire du PS, a dénoncé lundi 23 décembre l'incapacité du gouvernement à "anticiper les conséquences", déplorant le temps pris pour élaborer un simulateur précis pour chaque situation individuelle. « La seule chose que le gouvernement simule bien jusqu'à présent, c'est sa compétence », lance-t-il dans un entretien à Libération.

« Rendez-vous compte: il nous est dit que nous aurons un simulateur permettant de comparer les pensions actuelles et futures six mois après le vote de la loi ! On signe un chèque en blanc et six mois plus tard, on sait de combien on est débités. Qui peut accepter de telles conditions? », demande le cadre du PS.

Le gouvernements aurait-il pu gérer différemment la crise et déminer le terrain ? Les points de vue de Laurent Pahpy, analyste à l'Institut de Recherches Economiques et Fiscales (IREF), un think tank d'orientation libérale, et Audrey Rain, économiste à l'Institut des Politiques Publiques (IPP) financé par deux institutions partenaires (PSE-École d'Économie de Paris et Centre de Recherche en Economie et Statistique). L'Institut est dirigé par l'économiste Antoine Bozio, l'un des inspirateurs de la réforme des retraites présentée par le gouvernement en fin d'année.

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