Moi, jeune trentenaire, en couple sans enfant, emprunteur modèle

Par Laura Fort  |   |  530  mots
En 2011, 75% des emprunteurs étaient âgés de 30 à 49 ans, en hausse de 8 points par rapport à 2008. Et les moins de 30 ans ne représentent plus que 19% des dossiers, contre 26% en 2008. Photo : Reuters
Le profil de l'emprunteur a évolué, selon une étude du courtier en crédit immobilier ACE : plus âgé, majoritairement en couple, avec un apport personnel plus conséquent et un montant d'emprunt plus élevé.

La crise est passée par là. Aujourd'hui, les candidats au crédit immobilier ont vieilli et n'empruntent plus seuls. Une étude du courtier en crédit immobilier ACE révèle que l'emprunteur type attend notamment de s'être constitué un apport personnel conséquent avant de souscrire un crédit immobilier, et emprunte donc plus tard. En 2011, 75% des emprunteurs étaient âgés de 30 à 49 ans, en hausse de 8 points par rapport à 2008. Et les moins de 30 ans ne représentent plus que 19% des dossiers, contre 26% en 2008.


Un apport personnel en hausse


Un vieillissement qui n'est pas étranger à la volonté des emprunteurs d'attendre d'avoir amassé un apport personnel substantiel avant de souscrire un crédit. Selon les derniers chiffres de l'Observatoire Crédit Logement/CSA, la progression de l'apport personnel reste soutenue, en hausse de 13% sur un an depuis le début de l'année 2012, contre +6.1% en 2010. Si l'emprunteur peut trouver plus confortable de se constituer un apport personnel, c'est aussi une demande des banques, de plus en plus prudente dans l'octroi des crédits. "Certaines banques ne proposent plus de prêts au-delà de 30 ans. D'autres demandent un apport de 10 % pour couvrir au moins les divers frais, voire 20 % pour obtenir un très bon taux", constatait Hervé Hatt, directeur général de Meilleurtaux dans La Tribune du 13 janvier.


Baisse des demandes d'emprunts inférieurs à 200.000 euros


Les montants des prêts octroyés ont également augmenté, du fait de l'inflation des prix de l'immobilier. Le nombre de crédits compris entre 250.000 et 300.000 euros, et ceux supérieurs à 400.000 euros a crû. A contrario, les demandes d'emprunts inférieures à 200.000 euros concernent 31% des dossiers en 2011, contre 40% en 2008. En 2012, les professionnels du secteur s'attendent néanmoins à une baisse des prix, liée aux réformes fiscales (suppression du PTZ + et du Scellier, réforme des plus-values immobilières), au resserrement des conditions d'octrois de crédits, au raccourcissement de la durée des emprunts, à la hausse du chômage ou encore à la stagnation du pouvoir d'achat des ménages.


Les candidats au crédit immobilier ont des revenus plus importants
 

"Depuis 2008, on s'aperçoit que les candidats à l'acquisition immobilière attendent quelques années de plus pour réaliser leur projet, afin non seulement de se constituer un apport personnel, mais également de bénéficier de revenus plus importants", explique Joël Boumendil, directeur général d'ACE, dans un communiqué. En effet, les ressources des candidats à l'emprunt immobilier ont progressé. Seuls 17% d'entre eux ont des revenus inférieurs à 25.000 euros par an, contre 28% en 2008. Par contre, les emprunteurs disposant de ressources supérieures à 49.000 euros par an représentent 28% des dossiers, contre 17% en 2008.


Les emprunteurs souscrivent à deux

 

69% des emprunteurs étaient en couple en 2011 et 60% d'entre eux n'avaient pas d'enfant. Compte tenu des prix de l'immobilier et du niveau d'apport demandé par les banques, l'acquisition d'un bien immobilier seul devient en effet difficile notamment pour les trentenaires, qui débutent dans leur vie professionnelle.
Au final, ACE dresse le profil type de l'emprunteur en 2011 : âgé de 30 à 34 ans, il est le plus souvent en couple et sans enfant, salarié du secteur privé, a des revenus compris entre 25.000 et 49.000 euros par an, et emprunte entre 150.000 et 200.000 euros.