Prêts immobiliers : les parades des emprunteurs pour compenser la hausse des taux

Par latribune.fr  |   |  387  mots
Copyright Reuters
Malgré la hausse des taux de crédit depuis novembre 2010, l'activité reste soutenue depuis le début de l'année, d'après l'Observatoire Crédit Logement CSA.

Comme les autres observateurs l'ont fait depuis plusieurs mois déjà, l'Observatoire Crédit Logement CSA n'a pu que constater la remontée des taux des crédits immobiliers depuis novembre dernier. Ils se situent en moyenne à 3,70% à fin mars contre 3,53% en février et 3,47% en janvier.

"Les taux ont remonté au rythme moyen de 0,1 point par mois. Ils ne constituent pas encore un frein à l'activité", a noté Patrick Lepescheux, directeur général délégué de Crédit Logement, qui souligne que les taux restent à un niveau bas, comparable à ceux du début de l'année 2010.

Pour compenser le renchérissement du coût du crédit, les emprunteurs ont bien entendu commencé à rallonger la durée d'emprunt. Celle-ci est passée de 211 à 215 mois en l'espace d'un an, soit 4 mois de plus. Et même 217 mois courant mars. Le rallongement est encore plus important pour les primo-accédants : dans le neuf, la durée d'emprunt a augmenté de 9 mois et, dans l'ancien, de 5 mois.

Les acquéreurs déjà propriétaires, eux, ont pu profiter de la hausse des prix de l'immobilier pour augmenter leur apport personnel grâce à la revente de leur bien. Le taux d'apport personnel est ainsi passé de 21,8% à 22,8% entre le 1er trimestre 2011 et le 1er trimestre 2010.

Le revenu moyen des acquéreurs a également augmenté (61.100 euros en moyenne contre 59.700 euros en 2010) permettant de compenser une partie du renchérissement des taux. Soit une hausse des revenus de 2,34% en phase avec les dernières statistiques d'Hewitt sur l'augmentation des salaires (dans les entreprises privées uniquement) de 2,6% en 2010. Autre facteur explicatif : les ménages moins aisés ont renoncé - ou ne peuvent plus - acheter, ce qui tire vers le haut les revenus moyens des acquéreurs.

Dernier élément : l'apparition du PTZ+, un prêt gratuit consenti par l'Etat aux primo-accédants. "Le PTZ+ est monté en puissance tout le trimestre, note Michel Mouillart, maître de conférence. Au début de l'année, certains établissements n'étaient pas encore prêts à le distribuer. Il n'a donc pas encore donné sa pleine mesure".

NB : Merci à nos lecteurs vigilants qui nous ont signalé la coquille sur la durée d'emprunt : il s'agissait bien entendu de mois et non de trimestres. L'erreur a été rectifiée dans la version actuelle de l'article.