Découvert bancaire : 60% des Français dans le rouge chaque année

Par Hugo Baudino  |   |  449  mots
C'est quand votre compte est le plus vide que votre banque vous prélève le plus de frais.
Eviter le dépassement de découvert autorisé n'est pas chose aisée et nombreux sont les client de banque qui y sont confrontés régulièrement.

Ah les fins de mois difficiles... Vous êtes peut-être en train d'en vivre une, et rares sont ceux qui arrivent à éviter le découvert bancaire au moins une fois au cours de leur vie. Selon une étude de Panorabanque publiée ce 26 juin, 60% des Français ont dépassé leur découvert autorisé au cours de l'année 2016, preuve s'il en fallait que le problème reste entier pour les clients de banque.

Encore plus inquiétant, la proportion, parmi ces Français, de clients étant dans le rouge au moins une fois par mois : 23%. Ils sont 21% à l'être au moins une fois par trimestre et 16% à l'être "seulement" une fois par an. Deux signes sont toutefois encourageants dans l'étude de Panorabanques : la part de Français à découvert tous les mois a baissé de 5 points depuis 2013. Et à l'inverse, celle des Français qui ne sont jamais à découvert a grimpé de 5 points pour atteindre 40% en 2017.

Les dépassements de découverts sont problématiques parce qu'ils coûtent cher aux clients, parfois même très cher. Les frais liés au dépassement de découvert autorisé s'établissent donc en moyenne à 60,20 euros par an 2017. En 2013, la moyenne était de 63,30 euros car le plafonnement des commissions d'intervention n'était pas encore entré en vigueur. Désormais, ces frais, prélevés notamment en cas de dépassement de découvert, ne peuvent dépasser 8 euros par opération et 80 euros par mois.

Une clientèle qui devrait être mieux accompagnée

Le plafonnement des commissions d'intervention, issu de la loi de régulation bancaire de 2013, a donc servi à rendre la facture un peu moins salée pour les clients ayant l'habitude d'être dans le rouge mais il ne règle pas le problème de fond. Comme le fait apparaître l'étude, ces derniers ont un plus fort besoin d'accompagnement :

  • 56% des clients, qui dépassent le seuil autorisé au moins une fois par mois, déclarent avoir besoin d'un "conseiller personnel dédié" (contre 44% pour l'ensemble des clients).
  • Ils ressentent davantage le besoin de bénéficier d'un outil de gestion de budget, pour 26% d'entre eux (contre 18% en moyenne).

Sachant la manne financière pour les banques que représentent les frais prélevés en cas de dépassement de découverts, il paraît peu probable de les voir consacrer des moyens supplémentaires à ces clients-là. Qui plus est, les clients aux faibles revenus sont sur-représentés parmi eux, c'est dire s'ils manquent d'intérêt pour nos chères banques françaises...

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