Le PEL est-il en danger ?

Par Hugo Baudino  |   |  299  mots
Le PEL souffre de la forte baisse de son taux de rémunération ces dernières années.
Avec un taux passé de 2,5 à 1% en dix-huit mois, le Plan d'épargne logement (PEL) ne pouvais continuer à attirer les nouveaux flux financiers avec autant de facilité. Les épargnants lui préfèrent de plus en plus d'autres placements.

Alors qu'on pensait l'idylle éternelle, il semblerait que les Français soient prêts à délaisser peu à peu le plan d'épargne logement. La Banque de France a publié le 2 novembre son dernier baromètre de l'épargne des ménages et le ralentissement se confirme pour le PEL. Après avoir collecté 5,5 milliards et 4,7 milliards d'euros aux deux premiers trimestres de l'année, la baisse se confirme avec une collecte de 3,7 milliards au troisième trimestre, selon les données provisoires fournies par la Banque de France.

La raison de ce ralentissement des flux n'est pas à chercher bien loin : le taux de rémunération du PEL, qui a fait son succès pendant des années, est passé de 2,5 à 1% entre février 2015 et août 2016 suite à trois baisses successives. Les plans ouverts avant le 1er février restent donc deux fois et demi plus rémunérateurs que les PEL souscrits en ce moment.

L'assurance vie en profite

Certains autres produits d'épargne ne se gênent pas pour profiter de cette baisse, relative, de la collecte du PEL. Ainsi, l'assurance vie investie en fonds euros voit son encours grimper de 10,5 milliards d'euros au troisième trimestre, après deux premiers trimestres de hausse solide (8 et 7,7 milliards d'euros). Même les livrets d'épargne classiques (Livret A, LDD, LEP, CEL), pourtant moribonds il y a quelques mois, semblent se reprendre avec un encours global qui augmente de 1,3 milliard d'euros au troisième trimestre, après une hausse de 1,1 milliard au trimestre précédent.

Même si la collecte n'est pas aussi importante qu'auparavant (pour rappel, 22,6 milliards d'euros ont été déposés sur les PEL en 2015), le PEL bénéficie encore d'un encours considérable, 270 milliards d'euros, supérieur à celui du livret A (258 milliards d'euros).