La hausse des prix immobiliers va-t-elle ralentir en Europe ?

Par latribune.fr  |   |  391  mots
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Les prix des logements devraient subir la baisse des revenus des ménages européens et la hausse du coût du crédit immobilier.

Les prix de l'immobilier vont-ils continuer leur progression en Europe ? La réponse est... oui. Mais ils devraient se calmer légèrement en 2011 ! C'est en tout cas ce que pensent les auteurs de l'étude de l'Observatoire de l'épargne européenne.

Depuis un an, rassurés par son côté « valeur refuge », les ménages n'hésitaient pas à investir dans l'immobilier. La part des revenus qui y était consacrée oscillait généralement entre 8 et 9 %, à l'exception du Royaume-Uni où elle était autour de 5 %. Face à un taux d'épargne total de l'ordre de 17 % en Allemagne et en France, de 12 % en Espagne et en Italie et de 5 % au Royaume-Uni. Pourquoi les ménages décideraient donc de « délaisser » ce placement auquel ils accordaient une part importante, et par conséquence faire ralentir la hausse des prix ? Tout simplement parce que le pouvoir d'achat des ménages est en perte de vitesse.

Le revenu a augmenté au second semestre 2010 en Allemagne, en France et en Italie, mais il est pénalisé par la hausse du prix des matières premières et de l'énergie. Au Royaume-Uni, l'inflation, de 4 %, et une nouvelle progression de la TVA à 20 % depuis janvier 2011, pèsent sur les ménages. Les Espagnols ont, eux, vu leur revenu baisser fortement sur quatre trimestres consécutifs et sont victimes d'une augmentation des prix due aux mesures d'austérité prises par le gouvernement.

Corrélativement, le recours au crédit a augmenté, avec un encours en hausse de 8,3 % en France et de 10,1 % en Italie sur un an. Mais la progression du coût du crédit immobilier, dans tous les pays depuis le début de l'année, pèse sur la demande solvable des ménages.

En parallèle de tout cela, les prix immobiliers étaient orientés à la hausse : « Au Royaume-Uni et surtout en France, s'est produit depuis la mi-2009 un retournement à la hausse très marqué. Les prix sont repassés nettement au-dessus des niveaux antérieurs à la crise. La hausse est plus modérée en Allemagne, mais elle est remarquable car elle met fin à une longue période de baisse. En Espagne, le niveau exceptionnel des acquisitions de logement jusqu'à la crise a fait place à des comportements qui sont rentrés dans la moyenne de la zone euro », observent les auteurs de l'étude.