Immobilier : les jeunes et les retraités ont mieux résisté à la baisse des ventes

Par Mathias Thépot  |   |  679  mots
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L'année 2012 a été marquée par l'appétit décroissant des investisseurs privés dans l'immobilier. Les moins de 30 ans, les employés-ouvriers et les retraités ont de leur côté mieux "résisté" que le marché, selon l'agence immobilière Century 21.

Si les transactions dans l?immobilier ont globalement reculé de 25% en 2012 par rapport à 2011, certaines catégories de la population ont mieux résisté que d?autres. En premier lieu, les employés et les ouvriers qui sont "davantage des primo accédants achetant dans le but de se loger" indique Laurent Vimont, le président du réseau d?agences immobilières Century 21. Les acquisitions des employés-ouvriers ont ainsi moins baissé que les autres catégories socioprofessionnelles : ils ont fait 40% des acquisitions en France contre moins de 39,50% en 2011.
Dans un marché en berne de 200 000 transactions, le nombre d?acquisitions des employés et ouvriers a corroboré, par sa relative résilience, la place croissante prise par les acquisitions de résidences principales en France. Elles représentent aujourd?hui 68,8% des acquisitions, soit 1,6% de plus qu?en 2011.

Les jeunes bénéficient de la réduction annoncée de l?abattement sur donations

Plus surprenant, les jeunes de moins de 30 ans ont représenté 19,5% des acquisitions en 2012, contre 18,75% en 2011. Ils ont en effet "acheté pour profiter des taux de crédits bas", estime Laurent Vimont. Eux qui ont mécaniquement plus de temps que les autres catégories pour étaler les mensualités de leurs prêts. Autre raison, elle très conjoncturelle. Les plus chanceux d?entre eux ont en fait été aidés par leurs parents, qui de peur de voir l?annonce de François Hollande, début 2012, de réduire le plafond de la donation en franchise de 159 325 euros à 100 000 euros se réaliser, ont enrichi leur descendance.

Les retraités qui achètent comptant

A l?autre bout de la pyramide d?âge, les retraités ont logiquement, pour une partie d?entre eux, continué leur petit bonhomme de chemin sans être davantage affectés par la conjoncture. Ce, après une vie passée à amasser un patrimoine et des revenus. "Ils achètent parfois comptant pour leur usage personnel", constate Laurent Vimont. Dans des agglomérations comme Paris, les plus de 70 ans ont même pu vendre, et ainsi "réaliser des plus-values convenables ensuite réinvesties en cash dans des logements plus petits et mieux adaptés à leur besoins", explique le président de Century 21.

Les investisseurs victimes du contexte ambiant

Mais les grands perdants de l?année 2012, et probablement de 2013, sont les investisseurs privés qui réalisent des acquisitions à titre de placement. Leur part n?est plus que de 17,3% des acquisitions en France, en recul de 5,2% par rapport à 2011.  Tous ces investisseurs, qu?ils soient ouvriers, cadres supérieurs ou retraités, ont perdu l?appétit en 2012. Refroidis par "les annonces sur la taxation des plus-values immobilières, la fin du Scellier et la disparition du PTZ plus dans l?ancien". En plus des raisons fiscales, les investisseurs ont subi en 2012 "le climat un peu délétère qui s?est institué contre des gens ayant un peu d?argent et qui essaient de le conserver ; et contre des bailleurs souvent taxés d?exploiteurs", remarque Laurent Vimont. "Autant d?arguments qui peuvent refroidir les bonnes volontés", ajoute-t-il.
Ce qu?il regrette car, à sons sens, "beaucoup d?investisseurs occasionnels mettent en location". Le logement locatif a du coup pris du plomb dans l?aile. Avec 100 000 logements en moins en 2012, selon le réseau, répartis également entre l?ancien et le neuf.

Pas d'amélioration en 2013

En 2013, Century 21 ne prévoit guère d?améliorations. D?abord car le nouveau dispositif Duflot qui remplace le Scellier est "beaucoup moins intéressant car il implique de louer à 20% en dessous du marché et à la tranche de population la moins aisée, soit les gens qui par leurs revenus peuvent le plus difficilement garantir les paiements des loyers". Et ensuite car les placements en bourse semblent partis pour se redresser en 2013, "ce qui va attirer vers les marchés actions des investisseurs aujourd?hui réfugiés dans l?immobilier", redoute Laurent Vimont.

 

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