Immobilier : des professionnels parlent d'une seule voix pour faire repartir le marché

Par Mathias Thépot  |   |  669  mots
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Alors que les transactions immobilières sont à l'arrêt, trois acteurs majeurs du secteur ont affiché d'une seule voix leur vision du marché par souci de clarté vis-à-vis des acheteurs et des vendeurs qui ont adopté une attitude attentiste.

Perturbés par le période actuelle de gel des transactions, les professionnels de l'immobilier tentent de faire entendre raison aux vendeurs qui ne souhaitent pas baisser leur prix. Il faut dire que face au flux d'informations contradictoires émanant des différents acteurs du secteur, il est difficile pour ces vendeurs de se faire une réelle opinion des tendances de marché.
Pour apporter plus de clarté, trois grands acteurs de l'immobilier, la Fédération national de l'immobilier (Fnaim), le réseau d'agence Orpi et le courtier en crédits Cafpi se sont ainsi réunis et ont exprimé d'une seule voix leur vision du marché immobilier. Une initiative nécessaire, car ce flou total est un des éléments provocateurs de l'attentisme des vendeurs et des acheteurs.

Les acheteurs devraient reprendre le pouvoir

Pour ces professionnels, la période actuelle devrait clairement être favorable aux acheteurs qui ont subi l'hégémonie des vendeurs les années précédentes, ce qui a fait flamber les prix dans les zones tendues. En toute logique, les vendeurs devraient donc désormais concéder une baisse de prix sur leur bien.
Certes, certains d'entre eux l'acceptent progressivement... mais trop lentement et l'attentisme demeure, selon les trois professionnels du secteur.
En conséquence, les prix dans l'immobilier ancien ont faiblement reculé en France au deuxième trimestre 2013, avec une baisse par rapport au premier trimestre de seulement 0,7%. Pis encore, à Paris, les prix continuent d'augmenter, selon un membre de la Fnaim Ile-de-France.
"Nous pensons qu'il y a encore besoin de corriger les prix, mais un pas important a été franchi", a tout de même estimé Bernard Cadeau le président d'Orpi, qui se félicite d'avoir pu débloquer 2.100 ventes dans son réseau en réexaminant le prix des biens qui étaient proposés à la vente depuis plus de quatre mois (soit 17,5% de ces derniers). "Il faut cependant aller encore plus loin car il y a encore besoin de corriger les prix", assure Bernard Cadeau.
"Nous avons, nous professionnels, beaucoup de travail à faire auprès de nos vendeurs, pour qu'ils arrivent à nuancer leurs prétentions sur les prix" des biens qu'ils proposent à l'achat, a renchéri Jean-François Buet, président de la Fnaim.

Les acheteurs ne sont pas assez confiants

Du travail, il y en a aussi à faire du côté des acheteurs, dont le poids dans la négociation ne semble pas encore suffisant pour amorcer une baisse franche des prix. En effet, si 46% des Français jugent les conditions réunies pour passer à l'achat, 38% d'entre eux estiment encore que "le moment n'est pas opportun", notent les trois professionnels, citant une enquête Ifop.
En face, la frilosité des vendeurs ne cesse de croître, puisque plus de six sur dix (62%) pensent que les conditions pour finaliser une transaction ne sont pas réunies. Résultat, selon les trois professionnels, les transactions devraient diminuer de 10,2% en 2013, après avoir déjà reculé de 12,2% l'an dernier. La Fnaim prévoit même 635.000 transactions annuelles pour l'année en cours, au plan national, soit 200.000 de moins que lors des années fastes. 

Le gouvernement doit rétablir de la confiance sur le marché

Pour les trois professionnels du secteur, il ne manque désormais que de la "confiance", et celle-ci doit être impulsée par le gouvernement au moyen de "mesures réellement incitatives, prises dans le cadre d'une politique lisible et stable". Cafpi, par exemple, milite pour qu'une attention toute particulière soit donnée aux "primo-accédants les plus fragiles qui ont déserté le marché, en raison d'un manque d'aides indiscutable". Son directeur général adjoint, Philippe Taboret, appelle pour remédier à cela au rétablissement du prêt à taux zéro dans l'ancien.

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