Anne Hidalgo défend son projet de logements sociaux avenue Foch

Par latribune.fr  |   |  535  mots
Le projet comprend la construction de 400.000 m² de logements entre les portes Dauphine et d'Auteuil.
La candidate à la mairie de Paris souhaite monter un projet urbain dans le 16ème arrondissement parisien liant mixité sociale et espaces verts.

Voilà un projet qui risque de provoquer de multiples recours. La candidate PS à la mairie de Paris, Anne Hidalgo s'est rendue jeudi matin avenue Foch (XVIe arrondissement) pour soutenir un projet d'architectes de nature à développer la "mixité sociale" dans ce quartier huppé, et à désenclaver l'université Paris-Dauphine. Celle-ci est située au bout de l'avenue Foch, à l'entrée du bois de Boulogne.

Un espace boisé de 67.000 mètres carrés

"J'aimerais qu'à partir de ces intuitions, on puisse avoir un grand projet d'aménagement de l'avenue Foch et de la porte Dauphine", a déclaré Mme Hidalgo à l'occasion de ce déplacement. Le projet prévoit de limiter aux contre-allées la circulation automobile sur cet axe long d'1,3 km, rendant aux piétons la largeur des quatre voies centrales, entre l'Arc de Triomphe et la porte Dauphine. L'avenue serait transformée en vaste place publique bordée d'immeubles et de commerces, avec à son extrémité, côté périphérique, un espace boisé de 67.000 m2.

La 16ème doit prendre part à la mixité sociale de Paris

Anne Hidalgo a salué un projet "de dimension internationale" qui ferait "rentrer le bois de Boulogne dans Paris". Le projet comprend aussi la construction de 400.000 m2 de logements entre les portes Dauphine et d'Auteuil, sur les "franges" du boulevard périphérique, qui appartiennent à la Ville et pourraient être reliées par le tramway. La première adjointe chargée de l'urbanisme y voit une chance pour le XVIe arrondissement de "prendre part à la mixité sociale de Paris".

Astucieuse manoeuvre politique

Le président de l'université Paris-Dauphine, Laurent Batsch, a accueilli Anne Hidalgo dans ses locaux pour encourager ce projet qui lui permettrait de "mieux relier l'université à la ville" et d'étendre un établissement aux besoins "immenses", coincé entre les boulevards des Maréchaux et le périphérique.

Si selon certains experts, le projet est "très bien pensé au niveau urbain", il n'en reste pas moins une astucieuse manœuvre politique de la part de la candidate socialiste. Elle prend en effet peu de risques avant les élections municipales dans ce quartier où le potentiel de voix en sa faveur est minime.
Elle a même tout à gagner en proposant un projet qui lie mixité sociale et espaces verts. Et apporte une réponse aux Cassandre qui assurent qu'il est impossible de construire dans Paris intramuros.

30 riverains ont déjà fait savoir leur mécontentement

Sans surprise, une trentaine de riverains opposés au projet ont déjà interpellé la candidate socialiste sur l'avenue Foch. Ils regrettent un "manque de concertation" et souhaitent "conserver la perspective de l'avenue et préserver le calme du quartier". La tête de liste PS dans le XVIe, Thomas Lauret, a regretté une "obstruction systématique" de la part du maire UMP sortant, Claude Goasguen, et appelé à une "grande concertation autour de cette avenue magnifique mais délaissée". Un des concepteurs du projet, Jean-Claude Masson, a insisté sur le statut de simple "proposition, de pure recherche" du projet, qui n'a ainsi pas été proposé aux autres candidats aux élections municipales. Selon l'architecte, "il n'y aura pas de dépréciation du bien immobilier, mais une meilleure qualité de vie".