Immobilier : en Espagne, les prix baissent toujours mais moins vite

Par latribune.fr  |   |  415  mots
Les créances douteuses des banques espagnoles ont atteint fin 2013 leur plus haut niveau en 50 ans.
Au quatrième trimestre 2013, les prix de l’immobilier en Espagne ont baissé de 7,8%, soit une baisse de… 37% depuis le pic atteint au troisième trimestre 2007. Même si le recul des prix ralentit.

En Espagne, l'éclatement de la bulle immobilière a eu des répercussions catastrophiques sur l'économie, plongeant tout le pays dans la crise en 2008. Depuis, le secteur de l'immobilier ibérique ne cesse de publier des chiffres édifiants. Ainsi au quatrième trimestre 2013, les prix de l'immobilier y ont baissé de 7,8% en rythme annuel, soit une baisse de… 37% depuis le pic atteint au troisième trimestre 2007, selon les statistiques officielles publiées vendredi.

Le rythme de baisse est toutefois moindre que lors des années précédentes : sur le même trimestre de 2012, ils avaient fondu de 12,8%, et sur la même période de 2011, ils avaient chuté de 11,2%.

Les banques adoptent une position d'attente

Ce ralentissement de la baisse s'explique en partie par la stratégie des banques qui ont récupéré les actifs immobiliers des promoteurs ayant fait faillite durant la crise. Elles adoptent désormais une position d'attente. C'est le cas de la Sareb, la société de gestion d'actifs immobiliers des banques nationalisées, sorte de "bad bank" espagnole qui détient 30% des stocks. Elle fait face à un dilemme car elle doit vendre ses actifs rapidement sans les céder à des prix trop bas. Et ainsi éviter d'introduire une distorsion de concurrence avec les banques privées qui ne peuvent plus se permettre de baisser les prix de leurs biens immobiliers, sous peine de subir des dépréciations importantes dans leurs comptes.

Une décennie d'ajustement

Résultat, en 2014, les prix devraient moins diminuer, selon des prévisions les experts, qui prévoient des baisses d'environ 5% en 2014 et d'environ 1% en 2015.

Reste que pour que le marché immobilier retrouve un fonctionnement normal, il faudra très probablement attendre une décennie d'ajustement. Le temps que les stocks de logements invendus s'écoulent. D'autant que les risques demeurent pour le secteur bancaire, malgré l'aide européenne de plus de 40 milliards d'euros. Les créances douteuses ont en effet atteint fin 2013 leur plus haut niveau en 50 ans, à 13,6%.

Un marché de la construction au fond du gouffre

L'Espagne reste donc dans une situation critique même si elle vient de sortir de deux ans de récession : son taux de chômage reste à un niveau record (26,03%) et sa croissance très faible (0,2% au dernier trimestre 2013). La demande est durement affectée et le marché de la construction est au fond du gouffre : le nombre de mises en chantier sur 12 mois a été divisé par plus de 10 de début 2007 (750.000) à septembre 2012 (60.000) .