Immobilier : le marché du luxe à Paris reste très hétérogène

Par Mathias Thépot  |   |  489  mots
Le marché de l'immobilier de Luxe représente 5 à 6% des transactions à Paris
Paris devient une des grandes villes les plus attractives pour l'immobilier de luxe.

Contrairement à la branche "moyen de gamme" de l'immobilier où Paris est une des grandes villes les plus chères au monde pour les classes moyennes, le "haut de gamme" ( plus d'un million de dollars le bien) est devenu relativement "bon marché" dans la capitale pour les acheteurs fortunés.

Cette place de la ville prestigieuse la plus "bon marché" au niveau international était auparavant dévolue à Miami. Mais les prix de l'immobilier de Luxe y ont augmenté "de plus de 50% ces dernières années" remarque Thibault de Saint Vincent, le président directeur général de Barnes, une agence spécialisée dans l'immobilier de prestige.

Un marché très hétérogène

Du coup, "dans l'immobilier haut de gamme, Paris est quasiment la grande ville la moins chère au monde !", constate -t-il. Les prix n'y augmentent plus - ils ont même baissé de 10% en 2013 -, contrairement au reste des mégalopoles internationales. Et les stocks s'accroissent fortement pour certains types de biens.

En effet, au sein de ce micro-marché (5 à 6% des transactions à Paris), une grande hétérogénéité subsiste. "Jusqu'à 2 millions d'euros, le marché est très dynamique. Des biens de qualité trouvent preneur à prix 'normaux' Mais au-delà, les stocks s'accumulent : nous en avons deux fois plus qu'il y a 18 mois !", déplore Thibault de Saint Vincent. Plus concrètement, Barnes constate depuis le début de l'année une hausse de 50% des transactions des biens de moins de 2 millions d'euros ; alors qu'au dessus, la baisse est de l'ordre de 25%.

Des profils d'acheteurs différents

Il faut dire que les acheteurs les plus fortunés sont beaucoup plus sélectifs qu'auparavant : Une villa de 500 m² dans le XVIe arrondissement, si elle n'a pas toutes les qualités requises, peut se vendre jusqu'à 5 millions d'euros moins cher qu'il y a deux ans, remarque ainsi Thibault de Saint-Vincent. Le marché est en réalité "plus sain", reconnaît-il. De surcroît, les grandes fortunes sont très mobiles et n'hésitent pas à investir dans l'immobilier de luxe dans les zones où la fiscalité leur est plus favorable.

Les problématiques sont différentes pour les acheteurs potentiels de biens dont la valeur est inférieure à 2 millions d'euros . "Ce ne sont pas des familles très nombreuses, ni des gens assez riches pour partir à l'étranger", constate le président de Barnes. "Ces personnes sont moins mobiles que les grandes fortunes. Leur fortune est 'moyenne' et elles en consacrent une part beaucoup plus importante dans leur résidence principale, qui est, de plus, la dernière petite niche fiscale". D'où le dynamisme important de ce marché.

Pas un mauvais placement sur le long terme

En tout état de cause, "Paris reste architecturalement la plus belle ville et la première destination touristique au monde", juge Thibault-de Saint-Vincent. Sur le long terme, "y investir dans le contexte actuel ne peut pas être un mauvais placement", juge-t-il.