Immobilier : les investisseurs particuliers seraient-ils de retour ?

Par latribune.fr  |   |  443  mots
Les ventes aux investisseurs ont bondi de 22,2% à 5.054 unités au premier trimestre 2014.
Grâce au rebond des ventes aux investisseurs, les ventes globales de logements neufs par les promoteurs se sont stabilisées au premier trimestre 2014 par rapport au même trimestre de 2013. Mais cette période avait été particulièrement mauvaise…

Les ventes de logements neufs par les promoteurs se sont stabilisées sur un an au premier trimestre 2014, pour s'élever à 17.852 unités (-0,6%). Cependant, la demande reste à un niveau "historiquement bas", a indiqué ce jeudi la Fédération des promoteurs immobiliers (FPI). Clairement, les ventes globales ont été tirées par les ventes aux investisseurs : elles ont bondi de 22,2% à 5.054 unités.
Alors que les ventes aux accédants à la propriété ont reculé de 5,7% à 8.644, précise la FPI dans son observatoire. Toutefois ce rebond des ventes aux investisseurs a des allures de trompe-l'oeil, juge la FPI, car un an plus tôt à cette période, l'activité avait souffert de la transition entre deux dispositifs d'aides fiscales à l'investissement locatif ; le "Duflot" se substituant au "Scellier".

Des niveaux inférieurs à 2011 et 2010

A ces niveaux, les ventes globales restent tout de même inférieures "de près de 5.000 unités par rapport à celles du 1er trimestre 2011 et de 10.000 logements par rapport à la même période de 2010", souligne la FPI.
Toujours très attentifs à ne pas accumuler de stocks de logements invendus, les promoteurs ont réduit leur offre avec 13.986 logements mis en vente au premier trimestre, soit un repli de 17,2% sur un an.
Leurs stocks de logements livrés et non vendus, qui représentent 9% de l'offre, ont en revanche crû de 44% sur un an à 5.920 unités. Les prix de vente eux aussi sont restés stables à 4.634 euros le m² habitable en Ile-de-France (-1% sur un an) et 3.655 euros le m² en province (+0,6%).

Le coût de revient des promoteurs toujours trop élevé

Pour la FPI, le blocage du marché reste très lié à des "coûts de production trop élevés du fait de l'empilement des normes", à la "rareté du foncier constructible alimentée par une fiscalité pénalisante", ainsi qu'aux difficultés financières des acquéreurs, affectés par des restrictions au crédit. Autant d'arguments qui empêcheraient les promoteurs de commercialiser des logements à des prix en adéquation avec le pouvoir d'achat des ménages.

Pour sortir de l'ornière, le président de la FPI François Payelle milite pour une "véritable politique de l'offre" de la part de l'Etat, "la stabilité du régime "Duflot"", un allègement des normes, "la suppression des rigidités et des entraves diverses à la construction",  une réforme de la fiscalité des terrains constructibles, et un volontarisme accru des élus locaux. Si toutes ces conditions sont réunies, les professionnels seront "capables de créer 40 000 logements supplémentaires chaque année", assure-t-il.

De quoi se rapprocher de l'objectif de campagne de François Hollande : construire 500.000 logements par an.