Immobilier : les promoteurs demandent des mesures d’urgence

Très inquiets des chiffres du troisième trimestre sur le marché de l’immobilier neuf, la Fédération des promoteurs immobiliers (FPI) milite pour des mesures d’urgence.
Mathias Thépot
Les mises en ventes de logements par les promoteurs ont baissé de 18,5% au troisième trimestre.

Pessimiste, le président de la Fédération des promoteurs immobiliers (FPI), François Payelle, a exprimé mardi matin la nécessité d'agir urgemment pour redresser son secteur : "Les entreprises de promotions ne tiendront pas très longtemps à ce rythme", a-t-il averti.

Source de ses inquiétudes, la chute du nombre de mises en vente de logements par les promoteurs immobiliers a été spectaculaire lors du troisième trimestre 2013. Elles se sont écroulées de "18,5% au troisième trimestre, s'adaptant à la faiblesse de la demande et stabilisant l'offre commerciale à 92.330 logements", a indiqué la FPI dans son Observatoire trimestriel.

Priorité à la maitrise des stocks

Marquée par la crise immobilière du début des années 1990 en France, caractérisée par une offre trop abondante de logements, les promoteurs immobiliers ne veulent surtout pas prendre de risques. Ils font très attention à maintenir le niveau des stocks de logements terminés et invendus à un niveau bas (8,7%). En parallèle, 44% de leur offre commerciale est constituée de logements non commencés et susceptibles de ne jamais l'être si la pré-commercialisation est insuffisante.
Et au regard de la faiblesse de la demande et du resserrement des contraintes de crédits des banques, "le risque est élevé que de nombreux programmes soient abandonnés dans les prochains mois", explique l'Observatoire de la FPI.

Pas de baisse des prix à attendre

Les promoteurs le clament depuis un certain temps : malgré la baisse de la demande, les prix de vente ne chuteront pas. Ce, car ils collent aux prix de revient des promoteurs qui ne sont pas prêts de diminuer, après avoir crû fortement lors des dix dernières années.

Résultat, les promoteurs n'arrivent plus à lancer des opérations à des prix en phase avec la demande. Dans le contexte actuel, "il ne faut donc pas s'attendre à une baisse des prix de vente significative", confirme Alexandra François-Cuxac, vice présidente de la FPI.

Certaines régions sont sinistrées

Une diminution de la production "extrêmement préoccupante, voir dramatique" se fait en tout cas déjà ressentir dans certaines régions, explique François Payelle. Notamment en Auvergne où les mises en vente ont chuté de 59% au troisième trimestre 2013 par rapport au même trimestre de l'année précédente.

Libérer du foncier privé

En réaction, la FPI propose plusieurs mesures pour sortir de ce marasme. En premier lieu, la libération du foncier privé, dont la fiscalité sur les plus-values varie beaucoup depuis quelques années. S'il est prévu que les abattements pour durée de détention de terrains constructibles soient purement et simplement supprimés en 2014, les propriétaires fonciers ne s'affolent pas pour céder rapidement et attendent en fait une prochaine modification fiscale.
Pour rompre avec cet attentisme ambiant, la FPI propose une fiscalité inversée : appliquer durant les trois prochaines années un abattement exceptionnel sur les plus-values de cession de terrains à bâtir de 75% pour 2014, 50% pour 2015 et de 25% pour 2016.

Appliquer les loyers du « Duflot » en zone B2

La FPI demande aussi que les loyers du dispositif Duflot destinés aux investisseurs particuliers soient appliqués dans toutes les zones visées. Pour l'instant, ces loyers ne peuvent être entérinés pour les communes situées en zone B2 que si les préfets de région les fixent par arrêté. Ce que les trois-quarts n'ont pas encore fait, créant une incertitude pour les investisseurs.

"Il y a des tas d'endroits où l'on ne sait pas encore à quel loyer on louera", déplore François Payelle. Avant d'ajouter qu'il "ne faut plus toucher au dispositif Duflot pendant 3 ans pour qu'il puisse fonctionner efficacement".

Enfin le lobby des promoteurs appelle de ses vœux l'Assemblée nationale à revenir sur les concessions faites par le Sénat aux maires lors de la première lecture de la loi pour un accès au logement et un urbanisme rénové (Alur). La Chambre haute a donné la possibilité aux maires de remettre en cause l'élaboration du plan local d'urbanisme au niveau intercommunal grâce à une minorité de blocage.

Mathias Thépot

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Commentaires 22
à écrit le 18/11/2013 à 11:23
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Ou bien il y a une coquille, ou bien la proposition de la FPI est une bêtise : "appliquer durant les trois prochaines années un abattement exceptionnel sur les plus-values de cession de terrains à bâtir de 75% pour 2014, 50% pour 2015 et de 25% pour ...

le 28/11/2013 à 12:30
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Pourquoi s'en prendre ainsi aux terrains constructibles ? Je ne comprends pas . Au titre de quoi y a t-il une fiscalité sur la résidence secondaire , une sur la résidence principale , une sur les terrains constructibles ? Avec des disparités énorm...

à écrit le 18/11/2013 à 11:23
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Ou bien il y a une coquille, ou bien la proposition de la FPI est une bêtise : "appliquer durant les trois prochaines années un abattement exceptionnel sur les plus-values de cession de terrains à bâtir de 75% pour 2014, 50% pour 2015 et de 25% pour ...

à écrit le 17/11/2013 à 23:22
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Le secteur immobilier n'est pas un marché. L'offre ne répondant pas à la demande, et se loger étant aussi vital que de manger, les dés sont pipés, c'est terminé. Le contrôle des stocks a déjà été utilisé sur les matères premières et agricoles, la tec...

à écrit le 16/11/2013 à 14:09
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Vite une subvention pour payer ma nouvelle merco ! Qu'ils aillent tous pointer à pôle emploi, on ne pleurera pas sur leur sort.

le 17/11/2013 à 10:46
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Intelligent comme réponse. Promotion : entreprises de BTP, de matériaux, corps de métier divers et variés, quelques emplois, taxes, impôts ...

à écrit le 16/11/2013 à 6:27
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et de plus la bourse rapporte mieux aujourd'hui, tout à une fin, il va falloir adapter les prix à la demande solvable, une des pistes est de faire baisser le foncier constructible, sinon pas de vente, pas d'autre alternative. Question : où est pas...

à écrit le 16/11/2013 à 6:26
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et de plus la bourse rapporte mieux aujourd'hui, tout à une fin, il va falloir adapter les prix à la demande solvable, une des pistes est de faire baisser le foncier constructible, sinon pas de vente, pas d'autre alternative. Question : où est pas...

à écrit le 15/11/2013 à 21:33
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les promoteurs refusent de baisser leur marge (+ de 50%),on peut comprendre leur peine...en Belgique ils pratiquent des rabais allant jusqu'à - 20% et ne mendient pas à la porte de l'Etat...!

le 17/11/2013 à 10:44
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50 % de marge !!! Je travaille dans le secteur de la promotion immobilière depuis 15 ans maintenant ( 2 PME et une major actuellement). Le bilan d'une opération se situe entre 8 et 14 % de marge brute. Pour un petit promoteur, dès qu'il vous reste...

à écrit le 15/11/2013 à 19:15
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Pas de baisse des prix à attendre ... dans un marché d'offre et de demande, quand il n'y a plus de demande (en tout cas aux prix exorbitant demandés), ça paraît logique de répondre qu'on n'adaptera pas son offre. Par contre, on demande des aides ... ...

à écrit le 15/11/2013 à 18:28
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Si les promoteurs ne baisse pas substantiellement leurs prix de vente, ils mourront. Malheur aux vaincus , ils ont drainé des masses colossales de l'épargne fr dans des investissements improductifs et surévalués, je ne verserais pas une larme pour...

le 17/11/2013 à 10:49
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Baisse de prix de vente : avez vous déjà vu un bilan d'une opération immobilière ? Avec le cout par poste : foncier, cout construction, marge brute et nette, taxes diverses ? Connaissez les obligations demandées par les municipalités : nombre d'ap...

le 17/11/2013 à 10:50
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Baisse de prix de vente : avez vous déjà vu un bilan d'une opération immobilière ? Avec le cout par poste : foncier, cout construction, marge brute et nette, taxes diverses ? Connaissez les obligations demandées par les municipalités : nombre d'ap...

à écrit le 15/11/2013 à 16:33
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Commencer par négocier fortement à la baisse le prix du foncier après l'avoir fait monter en se faisant une concurrence sauvage entre promoteurs.

à écrit le 15/11/2013 à 16:08
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On rappellera que les promoteurs doivent minimiser la baisse des prix pour éviter un vent de panique qui entraînerait une spirale baissière : si la clientèle sait que ça baisse, elle diffère l'achat et attend passivement un point bas ou une améliorat...

à écrit le 15/11/2013 à 11:33
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Il ne se passe pas un jour où on entend parler du problème de compétitivité en France. Autrement dit, les ultra-libéraux réclament la baisse des salaires, des retraites... Mais quand il s'agit de l'immobilier où les prix sont déjà astronomiques, c'es...

le 16/11/2013 à 6:22
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pas que, les investisseurs nés avec la tragédie sarkozy qui leur a permis de spéculer sur un besoin vital

à écrit le 15/11/2013 à 8:44
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"Les promoteurs le clament depuis un certain temps : malgré la baisse de la demande, les prix de vente ne chuteront pas. Ce, car ils collent aux prix de revient des promoteurs qui ne sont pas prêts de diminuer, après avoir crû fortement lors des dix ...

à écrit le 15/11/2013 à 7:49
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Les mecs se sont gavés durant 10 ans et maintenant ils pleurent car ils ont tué la poule au oeufs d'or en menant le marché immobilier dans l'impasse. Qui peu encore acheter un appartement neuf à paris par exemple ou les prix sont totalement décorélé ...

à écrit le 15/11/2013 à 5:55
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Il faut payer le foncier moins cher, il n'existe pas d'autre alternative, l'état n'a en aucun cas vocation à les engraisser sous forme de subventions diverses et variées comme on l'a vu sous la tragédie sarkozy.

le 15/11/2013 à 9:37
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oui il y a des solutions : quand l'immo est chère rien ne marche la conso est bloqué, vous devez dépenser trop pour vous loger, pour commencer il faudrait mettre des conditions pour avoir accès au différentes aides en ce moment tout part dans la p...

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