Immobilier : le marché du neuf reste déprimé

Par latribune.fr  |   |  603  mots
Les dernières mesures gouvernementales ne produiront leur effet que dans plusieurs mois
Les mises en chantier de logements neufs ont continué à régresser d'avril à juin. Tout comme les permis de construire accordés.

Les mois se suivent et se ressemblent pour le marché toujours déprimé de l'immobilier neuf en France. Les constructions de logements diminuent, tandis que l'effet des mesures de relance annoncées par le gouvernement ne se fera pas sentir avant des mois. Les mises en chantier de logements neufs ont continué à régresser d'avril à juin, diminuant de 19,3% sur un an, pour s'établir à 69.531 dans le pays, selon les statistiques du ministère du Logement publiées mardi.

Seuls les logements en résidence résistent

Par type de logement, les mises en chantier de logements ordinaires accentuent leur chute, qui atteint 21,9% à 63.338 unités sur les trois derniers mois écoulés contre -21,4% à fin mai. En revanche le marché plus restreint des logements en résidence (seniors, étudiants), demeure bien orienté avec un bond de 20,9% à 6.193 unités sur la période. Sur les douze mois écoulés entre juillet 2013 et juin 2014, le nombre de logements neufs mis en chantier affiche un recul plus modéré de 10,7% à 305.654 unités. Celui-ci s'accélère toutefois au fil des semaines: il était de -8,5% un mois plus tôt, et de -6,5% à fin avril.

De nouvelles mesures gouvernementales...

Le 25 juin, le gouvernement a annoncé une série de mesures visant à relancer la construction : un Prêt à taux zéro (PTZ) aux critères d'octroi élargis, le développement de l'investissement locatif, l'accélération des cessions de foncier public, ou encore la simplification des normes de construction, afin d'en abaisser le coût. Ce mardi matin doit être installée la Commission nationale de l'aménagement, de l'urbanisme et du foncier (CNAUF), présidée par le sénateur de la Savoie Thierry Repentin, qui doit accélérer les cessions de terrains de l'État à bas prix, en faveur de la construction de logements. Certaines mesures entreront en vigueur dès septembre, et de nouvelles seront annoncées le mois suivant.

... qui mettront du temps à produire leur effet

Mais dans un secteur où l'inertie est grande, elles ne produiront leur effet que dans plusieurs mois, ce qui laisse augurer une année 2014 plus que morose. Ainsi pour Olivier Eluère, économiste de Crédit Agricole SA, "ces mesures de soutien devraient interrompre la baisse des ventes dans le logement neuf et permettre une légère reprise, mais plutôt en 2015." Mais elles "n'auront qu'un effet limité", estime-t-il. Pour "stimuler durablement le marché du neuf", il faudrait selon l'économiste une "libération massive de terrains à construire, des incitations données aux municipalités, une simplification plus poussée des normes et une baisse de la TVA". Pour l'heure "les mises en chantier devraient continuer à se détériorer sur les prochains mois", anticipe M. Eluère.

Les permis de construire chutent aussi

Le nombre de permis de construire accordés pour des logements neufs, qui renseigne sur les futures mises en chantier affiche pour sa part un recul de 12,5% sur la période, à 88.911. Les permis de construire accordés aux logements ordinaires ont reculé de 11,7% à 82.697 unités, tandis que ceux des logements en résidence plongeaient à leur tour de 22,1% à 6.214, après avoir échappé à la morosité ces dernières semaines. Sur douze mois, la baisse des permis de construire est de 20,2% à 387.748 unités, équivalente à celle enregistrée un mois plus tôt (-20,7%).
"La chute des permis de construire est inexorable, l'attentisme pré-électoral n'a pas été suivi d'un rebond, les niveaux sont exceptionnellement bas", commente François Payelle, président de la Fédération des promoteurs immobiliers (FPI) auprès de l'AFP.

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