Immobilier : les Français reprochent aux banques de refuser de prêter

Par latribune.fr  |   |  461  mots
Les Français sont poudrant persuadés que les banques sont les mieux positionnées pour débloquer le marché...
Les Français estiment que la réticence des banques à prêter est un facteur majeur du ralentissement du marché de l’immobilier.

Les Français trouvent que les banques bloquent le marché de l'immobilier. Dans un sondage publié vendredi, ils les jugent "de plus en plus exigeantes et sélectives dans l'attribution de crédits". Pour les personnes interrogées, les établissements bancaires sont de loin les acteurs qui ont "le plus d'influence" sur le marché de l'immobilier : elles sont citées à 49%, loin devant le gouvernement (15%), les agents immobiliers (15%), les acheteurs (14%) et les vendeurs (7%), dans cette enquête Ipsos pour le réseau immobilier Orpi.

Des banques de plus en plus exigeantes

Près d'un Français sur deux (45%) les juge par ailleurs "les mieux positionnées pour débloquer le marché", là encore loin devant le gouvernement (34%) ou les vendeurs (9%). Or pour près de six Français sur dix (59%), les banques se montrent au contraire "de plus en plus exigeantes et sélectives dans l'attribution de crédits" alors même que les taux d'intérêt des crédits immobiliers sont tombés à 2,68% en moyenne au mois d'août, soit leur plus bas depuis environ 70 ans.

Pour débloquer le marché immobilier, près d'un Français sur trois (32%) préconise le retour à "plus de souplesse dans les conditions d'accès au crédit", devant une amélioration des aides aux ménages accédant à la propriété (26%) ex aequo avec une politique fiscale plus favorable (26%). Pour Bernard Cadeau, président du réseau Orpi, "la donne a changé en quelques semestres" pour les candidats à l'achat immobilier, auxquels les banques demandent "un apport personnel plus conséquent, ce qui fait qu'un ménage éligible à un crédit de 200.000 euros il y a deux ans ne le sera peut-être plus aujourd'hui".

Les primo-accédants écartés du marché

"Si on laisse faire les choses, il y aura moins de crédit distribué, donc moins de logements vendus et le marché risque de se tarir encore plus", commente-t-il auprès de l'AFP. Pour le réseau Orpi, qui a enregistré un repli de ses transactions de 10,5% dans ses 1.250 points de vente au deuxième trimestre, comparé au premier, "la reprise du marché immobilier n'est toujours pas à l'ordre du jour: le déséquilibre entre l'offre et la demande s'accentue, le marché reste grippé".

En cette rentrée, Orpi recense des délais de vente en hausse, supérieurs à 100 jours sur les huit premiers mois de l'année. "Les primo-accédants et les ménages les plus modestes sont écartés et les biens de moins bonne qualité restent sur le marché faute d'acquéreurs" tandis que "les demandes de location explosent", avec une hausse de 50% au premier semestre sur un an, constate le réseau. Selon l'enquête, 6 Français sur 10 jugent enfin les honoraires des agents immobiliers "trop élevés".