A Paris, plus d'un appartement sur trois ne respecte pas l'encadrement des loyers

Par latribune.fr  |   |  457  mots
Les loyers abusifs sont nettement plus fréquents quand le logement est loué en direct : seules 47% des annonces sont conformes à la loi, contre 70% via un professionnel. (Crédits : Reuters)
Dans une étude publiée ce mardi 3 novembre, l'association de consommateurs CLCV rapporte notamment que 42% des annonces immobilières ne respectent toujours pas la législation. Les petites surfaces ou les biens loués directement par un particulier sont les plus concernés par ces abus.

Plus d'un appartement sur trois se loue plus cher que le maximum autorisé à Paris, et même un sur deux lorsqu'il l'est directement par un particulier, rapporte la CLCV dans une étude publiée ce mardi 3 novembre,  trois mois après l'entrée en vigueur de l'encadrement des loyers dans la capitale. Pour rappel, depuis le 1er août, à la signature d'un nouveau bail ou lors d'un renouvellement, le loyer d'un logement ne peut dépasser de 20% un loyer de référence fixé par arrêté préfectoral (selon le nombre de pièces et la période de construction), ni lui être inférieur de 30%, en vertu de la loi Alur du 24 mars 2014.

Quelque 650 petites annonces publiées sur cinq sites internet différents - seloger.com, fnaim.fr, leboncoin.fr, pap.fr, et century21.fr -, ont été retenues par l'association de consommateurs, la CLCV pour cette étude, avec un "partage équitable" entre locations meublées et vides, et entre professionnels de l'immobilier et propriétaires-bailleurs en gestion directe.

Loyers non conformes, voire abusifs

Il en ressort que 42% des loyers ne sont pas conformes à la loi et excèdent, en moyenne de 146,51 euros par mois, soit 1.758,12 euros à l'année, le montant maximum applicable.

Les loyers abusifs sont nettement plus fréquents quand le logement est loué en direct : seules 47% des annonces sont conformes à la loi, contre 70% via un professionnel.

Le taux d'annonces respectant la loi grimpe à 80% sur century21.fr et 72% sur seloger.com. Il chute en revanche à 59% sur fnaim.fr, à 53% sur pap et même 46% sur leboncoin.fr.

Cela signifie tout de même que "30% des annonces passées par un professionnel ont un loyer excédant le maximum applicable", souligne l'Association nationale de défense des consommateurs et usagers (CLCV). Or, "au regard de ses obligations, tant légales que déontologiques, l'agent immobilier se doit de refuser toute annonce de ce type", pointe-t-elle.

Les abus plus nombreux sur les petites surfaces

En outre les abus concernent essentiellement les petites surfaces, car le taux d'annonces conformes à la loi y est le plus faible : 50% pour les 1 pièce, contre 59% pour les 2 pièces, 66% pour les 3 pièces et 78% pour les 4 pièces et plus, a constaté l'association.

Les loyers "hors-la-loi" sont aussi plus fréquents et plus excessifs lorsque le logement est meublé : seules 52% des annonces pour ce type de biens sont conformes à la loi, contre 64% des locations nues. Et le montant du dépassement est de 160 euros en moyenne pour un meublé, contre environ 128 euros pour un logement vide.

Ainsi "mieux vaut louer un logement nu assez grand dans le XXe arrondissement par l'intermédiaire d'une agence qu'un petit studio meublé dans le XVIe, géré directement par le bailleur", conclut la CLCV.