Immobilier ancien : les primo-accédants sont de retour

Par Mathias Thépot  |   |  653  mots
L'offre de logements anciens se réduit en France.
2015 fut l'année du retour des primo-accédants sur le marché immobilier ancien. Ils prennent une part de plus en plus importante dans les transactions.

Le nombre de ménages achetant un bien immobilier pour la première fois aurait significativement augmenté en 2015. Soutenus par le faible niveau des taux d'intérêt et par la baisse continue des prix lors des quatre dernières années, les primo-accédants sont en effet de retour sur le marché de l'immobilier ancien, assure le réseau immobilier Laforêt. Au sein de ce réseau, la part des primo-accédants dans les transactions immobilières réalisées s'est ainsi élevée à 36 % en 2015. Elle n'était que de 31 % en 2014, 28 % en 2013 et 24 % en 2012, une année où les prix trop élevés des logements rendaient encore inaccessible l'achat immobilier pour une grande partie des jeunes ménages.

Hausse des transactions

Même à Paris, la ville la plus chère de France - les prix au mètre carré y côtoient les 8.000 euros en moyenne -, les primo-accédants reviennent vers l'achat immobilier. Dans la capitale, « il y a de nouveau une vraie volonté d'acheter chez des ménages jusque-ici locataires », constate Yann Jehanno, directeur exécutif du réseau Laforêt.
Ce retour des primo-accédants est d'autant plus marqué que les transactions immobilières sont globalement en hausse en 2015, de 12 % au niveau national pour le seul réseau Laforêt.

Ces jeunes acheteurs ont en outre grandement participé à l'accroissement global du nombre de nouveaux acquéreurs potentiels lors des douze derniers mois (+ 8 % sur un an). « Ils ont aussi compris que le marché immobilier français se trouve désormais dans le creux de la vague en matière des prix », explique Yann Jehanno. De quoi laisser espérer de futures plus-values.

Réduction de l'offre

Mais, malheureusement, « l'accélération des transactions observées en 2015 n'a pas été compensée par une hausse des mises en vente », regrette Yann Jehanno. Les ménages qui mettent leur bien en vente le font en fait principalement par « nécessité », à cause d'une mobilité professionnelle, d'une séparation, de la naissance d'un enfant, etc.
Globalement, l'offre de biens immobiliers anciens en France s'est en fait réduite de 6 %, selon Laforêt.

Au delà de la hausse des ventes, une telle baisse s'explique d'abord par la frilosité des secondo-accédants qui généralement mettent en vente leur bien pour financer un nouvel achat, souvent en parallèle d'un nouveau recours à l'endettement. Or, « ils ont besoin de davantage de confiance en l'avenir pour passer à l'acte », explique Yann Jehanno.

La réduction de l'offre s'expliquerait aussi par l'atonie du marché du logement neuf depuis 2012, qui mécaniquement « limite la libération de logements anciens », note Yann Jehanno. Par ailleurs, « les ménages qui ont acheté il y a moins de 7 ans ont peu d'espoir de réaliser une plus-value s'ils vendent aujourd'hui. Ils préfèrent donc attendre avant de mettre en vente leur bien », commente pour sa part Gilles Vaudois, qui dirige des agences Laforêt à Lyon.

Les studios très prisés

Bref, les agents immobiliers voient globalement leurs stocks se réduire. Le marché ancien se tend, ce qui risque de soutenir une future hausse des prix.

Par type de biens, le segment le plus tendu est de loin celui des petites surfaces. En effet, le vendeur d'un studio a en face de lui en moyenne neuf acheteurs potentiels, constate-t-on chez Laforêt. Et le vendeur d'un appartement deux pièces a affaire à quatre acheteurs en moyenne. Les primo-accédants et les investisseurs patrimoniaux sont très friands de ces petites surfaces. Les premiers pour y vivre, et les seconds par pur intérêt financier, car les petites surfaces sont les plus rentables à louer au mètre carré.

A l'inverse le marché est détendu sur les grandes surfaces. Il y a seulement en moyenne un acheteur pour un vendeur d'une maison de 4 chambres et plus, et deux acheteurs pour un vendeur d'un appartement de quatre pièces et plus.