Immobilier : les prix ont commencé à baisser

Par Diane Lacaze  |   |  468  mots
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Les prix des appartements, mais aussi des maisons, ont reculé en mai, selon l'indice PAP, fondé sur 8 grandes agglomérations. Paris fait toujours exception.

L'accalmie annoncée est en train de se produire. Les prix commencent à baisser ! Au mois de mai, l'indice De particulier à particulier (PAP), qui recense les prix de vente (et non les prix des annonces) de huit grandes agglomérations françaises, a enregistré un recul sur le mois de 0,14 % pour les appartements et de 0,34 % pour les maisons. Cela faisait 18 mois que cet indice n'avait pas baissé pour les maisons.

Mais ce chiffre de baisse masque un phénomène habituel en immobilier : dans les grandes agglomérations, les banlieues se mettent à baisser avant la ville principale. Ainsi, alors que la moyenne des 8 grandes agglomérations étudiées (Paris, Marseille-Aix-en-Provence-, Lyon, Lille, Nice Côte d'Azur, Toulouse, Bordeaux et Nantes) sont en recul, les villes concernées, elles, sont encore en augmentation sur le mois. Ainsi, Lilles a gagné 0,23% et Paris de 0,18%. Bordeaux et Aix-en-Provence ont en revanche stagné et seul Toulouse affiche une légère baisse (-0,03%).

Le constat est moins vrai dès que l'on quitte les grandes métropoles de Province. Ainsi, le recul des prix concerne 19 des 51 plus grandes villes de France. Perpignan a subi le plus fort repli mensuel : - 1,11% à 1.865 euros le mètre carré, suivi de Nîmes (- 0,5 %) et du Havre (- 0,46 %). Anecdotique, mais symbolique : même à Paris, qui semblait jusqu'ici ignorer la baisse, on observe un premier repli dans le 8e arrondissement (- 0,02 %).

Pour rappel, les prix au mètre carré dans la Capitale ont franchi la barre des 8.000 euros au deuxième trimestre, selon les notaires. On est loin de la moyenne en Province (1.962 euros par mètre carré) et de la moyenne nationale (2.663 euros par mètre carré).

Clermont-Ferrand, de son côté, a enregistré la plus forte hausse (+ 0,62 %). Tandis qu'Amiens, Roubaix, Tourcoing, Calais et Tours sont restées stables le mois dernier.

Les vendeurs consentent des rabais un peu plus importants.

Autre signe qui montre que le rapport de force commence à basculer en faveur de l'acheteur : le taux de négociation, qui mesure l'écart entre le prix de mise en vente et le prix effectif, progresse. Il est passé de 4,36 % en avril à 4,41 % pour les appartements, et de 6,29 % à 6,34 % pour les maisons.

Surprenant ? Pas vraiment. Les ménages français, qui ont subi « depuis le point le plus bas de septembre, une hausse des taux de près d'un point » sont particulièrement attentistes, selon Sandrine Allonier, responsable des études économiques et porte-parole de Meilleurtaux.

En effet, selon l'étude Ifop commandée par le réseau d'agences immobilières Guy Hoquet, seuls 20 % des sondés comptaient, en mai, acheter un logement ancien au cours des 12 prochains mois, contre 23 % en juin 2008. Dans le neuf, les Français ne sont plus que 14 % contre 18 % trois ans plus tôt. Reste à savoir si ce phénomène d'érosion est durable.