Les PME sont enfin concernées par les présidentielles

Par Fabien Piliu  |   |  494  mots
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Nicolas Sarkozy a proposé plusieurs mesures pour favoriser le développement des entreprises. Elles portent sur l'innovation, l'accès aux marchés publics et l'exportation. Sans surprise.

Plutôt absentes des préoccupations des candidats aux présidentielles jusqu?ici, les PME ont enfin vu leur avenir évoquer ce week end. Sur le plateau de l?émission Capital diffusée sur de M6 dimanche soir, Nicolas Sarkozy a proposé quelques mesures d'accompagnement des TPE et des PME.
 

Sans réelle surprise, elles portent sur l?innovation, l?accès aux marchés publics européens et l?export, trois axes de développement qui ont été au centre de la politique gouvernementale de soutien des PME pendant la mandature actuelle.
 

"Nous allons demander à Oseo d'avancer le crédit impôt recherche sous forme de prêt à taux zéro", a annoncé le candidat président. Actuellement, elles doivent patienter deux ans avant d'être remboursées par l'Etat. Pendant la crise de 2008, l?Etat avait déjà oeuvre en ce sens pendant la crise de 2008-2009. Dans le cadre du plan de relance, il avait décidé la restitution accélérée du crédit impôt recherche dû au titre de l?année 2008 et les soldes de CIR disponibles des années 2007, 2006 et 2005. Cette mesure avait coûté près de 4 milliards d?euros à l?Etat.
 

Un "small business act" européen enfin efficace ?

Afin de  favoriser le développement des entreprises, et en particulier aider les PME à devenir des entreprises de taille intermédiaire (ETI), Nicolas Sarkozy veut élargir leurs marchés. Comment ? En facilitant l'accès des PME européennes aux appels d'offres publics en leur réservant une part de marché d'au moins 20% au travers du "Small business act". Celui-ci existe déjà mais il est peu contraignant pour les administrations qui ne jouent pas le jeu. Par ailleurs, certains Etats, comme le Royaume-Uni ou les Pays Bas n?y sont pas favorables, au nom de la défense du libéralisme économique.
 

Pour stimuler l?export, le président de la République actuel souhaite que les grandes entreprises accompagnent davantage les plus petites. Il suggère par exemple de conditionner les garanties du type Coface accordées aux grands groupes pour leurs contrats à l'export à une obligation d'amener des PME sur leurs marchés étrangers. En clair, il compte sur la bonne volonté des grands groupes pour que ceux-ci amènent dans leurs bagages leurs fournisseurs et leurs sous traitants. L?initiative est louable, sauf que, pour remporter un contrat à l?étranger, les grands groupes doivent bien s?engager à faire travailler les entreprises locales.
 

Eviter les faillites en cascade

Dernière proposition dévoilée dimanche, la suppression du privilège du Trésor public. Celui-ci prévoit que le trésor public passe avant les autres créanciers lorsque une PME a des dettes. Résultat, lorsqu?une entreprise a des difficultés, elle paie d?abord l?Etat plutôt que ses clients et ses fournisseur, ce qui entraîne de retards de paiement, et in fine, des défaillances en cascade.