Claude Bartolone pointe le "côté absurde" de la limitation du déficit à 3%

Par latribune.fr  |   |  291  mots
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Le président de l'Assemblée nationale française, le socialiste Claude Bartolone, a estimé dimanche que la limitation du déficit public à 3% du Produit intérieur brut, objectif du gouvernement pour 2013, avait un "côté absurde".

Interrogé, lors du Grand Jury RTL/Le Figaro/LCI sur ses déclarations, fin septembre, sur le caractère "intenable", en cas de récession, de cet objectif européen des 3%, M. Bartolone a jugé que le débat sur ce sujet avait apporté "surtout la démonstration de ce côté absurde des 3%" par rapport à "la situation que nous connaissons". "Nous devons réduire cet endettement qui est devenu insupportable (...) mais dans le même temps, je le redis, c'est de la responsabilité des Européens, et notamment de la Commission européenne, que de dire que 3% dans une période de croissance et 3% dans un moment où l'Europe est confrontée à ces difficultés économiques, ce n'est pas la même chose", a souligné M. Bartolone.

"Une autre politique européenne"

Selon lui, il faudra que le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, "et j'espère que le Parlement européen saura lui faire entendre ce message, se dise que c'est le moment d'une autre politique européenne". "L'Europe ne peut pas être simplement le continent où l'on dit rigueur, rigueur, chômage... avec cette désespérance comme celle que l'on a vu exploser il y a quelques jours en Grèce", s'est inquiété le député de Seine-Saint-Denis.

"A l'Assemblée nationale, nous avons un rôle différent que le gouvernement" pour lancer ce type de message, a insisté son président. M. Bartolone a aussi relevé que l'objectif des 3% "semble avoir été établi, notamment pour la France, sur un coin de table", allusion à des récits sur la manière dont ce taux, ensuite repris au niveau européen, avait été fixé par des conseillers de François Mitterrand en 1981.