L'Aube Dorée s'exporte en Italie

Par latribune.fr  |   |  449  mots
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Un parti inspiré des néo-nazis grecs va se présenter aux élections lombardes de février prochain avec un programme de «cantonalisation» de la région, de nouvelle monnaie et de xénophobie...

On connaît l'Aube Dorée, ce parti néo-nazi grec qui a le vent en poupe actuellement dans les sondages en Grèce (les dernières enquêtes le donnent à près de 10%, mais il a précédemment été crédité de plus de 15%) et qui s'est fait une réputation solide en organisant des ratonnades d'immigrés ou en molestant des élus de gauche comme sur cette vidéo :

Une liste aux élections lombardes

Voici qu'un parti portant le même nom voit le jour en Italie. Alba Dorata Italia présentera une liste aux élections lombardes des 10 et 11 février et un candidat à la présidence de la région du nord de l'Italie. Un article de l'édition milanaise de La Repubblica présente les trois candidats à la candidature: un téléopérateur, un employé d'agence de voyage et un ancien chauffeur syndicaliste. «Tous ne viennent pas de l'extrême droite traditionnelle», assure le quotidien. Bien qu'ils s'en défendent, le modèle des «dorati» («dorés», comme ils se nomment), c'est le parti hellénique qui ne cache pas sa référence au nazisme.

Monnaie «supplémentaire» et «canton lombard»

Le programme des «dorati» s'organise autour de la mise en place d'un fédéralisme extrême qui se distingue de celui jugé «feint» de la Ligue du Nord, par la création d'un «canton lombard» dont le statut sera proche de «celui du Kosovo». Référence étonnante puisque le Kosovo se considère depuis 2008 comme un Etat indépendant et que la Serbie continue de la considérer comme une «province autonome». On ne sait auquel des deux statuts se réfèrent les «dorati». Le point d'orgue de ce programme, c'est l'introduction d'une monnaie locale «complémentaire» (sur le modèle des monnaies alternatives) en «attendant la réintroduction de la nouvelle lire». Enfin, l'Aube Dorée italienne n'oublie pas une xénophobie extrême, un discours contre les banques et anti-syndical.

Crise profonde en Italie

L'Italie va économiquement toujours mal. Au troisième trimestre, la contraction du PIB a certes été moins forte que prévu, seulement de 0,2%. Mais c'est le cinquième trimestre de baisse consécutif et l'OCDE a hier annoncé anticiper un recul du PIB de 1% l'an prochain après -2,2% en 2012. Mardi, le président du conseil, Mario Monti, a mis en garde sur la destruction du système de santé, tout en poursuivant sa politique d'austérité et en appelant à la patience. Les élections législatives nationales d'avril prochain s'annoncent très indécises. Mais il n'est pas certain que l'Aube Dorée italienne puisse tirer son épingle du jeu politique transalpin.