Les Français hésitent encore à changer de fournisseur d'énergie

Par Giulietta Gamberini  |   |  432  mots
Seulement 9% des foyers ont déjà opté pour un nouveau fournisseur d'électricité ou de gaz naturel.
Moins d'un ménage sur dix a sauté le pas, bien que les coûts de l'énergie pèsent de plus en plus lourd dans leur budget. Principale raison de ce faible chiffre : le manque d'information mais aussi la conviction que la concurrence n'a pas eu d'impact sur les prix.

Six ans après l'ouverture effective du marché de l'énergie aux particuliers, 9% des foyers seulement ont déjà changé de fournisseur d'électricité ou de gaz naturel, 4% y ont juste songé et 8% envisagent cette démarche dans l'avenir. C'est le bilan dressé par le Médiateur national de l'énergie et la Commission de régulation de l'énergie, dans la 7e édition de leur baromètre annuel Energie-Info sur l'ouverture des marchés.

Les moins fidèles sont les plus jeunes (13% des 18-34 ans contre 6% des 65 ans et plus) ainsi que les consommateurs des deux sources d'énergie (15% contre 5% pour les consommateurs exclusifs d'électricité). Sans surprise, presque deux tiers sont surtout motivés par la recherche de tarifs plus compétitifs.

L'énergie reste une source d'inquiétude

Selon l'enquête, menée par l'institut CSA auprès d'un échantillon représentatif de 1503 foyers, près de 8 Français sur 10 considèrent la consommation d'énergie comme un sujet de préoccupation important. 67% estiment que les factures de gaz et d'électricité ont un poids significatif sur leurs dépenses: c'est surtout le cas des catégories socioéconomiques modestes et des consommateurs de gaz comme d'électricité. 15% des sondés déclarent avoir rencontré des difficultés pour payer certaines factures (4% de plus qu'en 2012).

Le pessimisme domine

Pourquoi alors aussi peu de ménages choisissent-ils de faire jouer la concurrence ? L'information dont ils disposent compte, puisque seulement un peu plus de la moitié des consommateurs sont au courant qu'ils peuvent changer de fournisseur (ils étaient un tiers en 2007) et 30% pensent savoir comment faire: une connaissance qui varie d'ailleurs de manière importante selon la catégorie socioprofessionnelle du chef du ménage. Moins d'un tiers des foyers savent qu'EDF et GDF Suez sont deux entreprises différentes et concurrentes.

Mais surtout, si six personnes interrogées sur dix pensent que l'ouverture à la concurrence du marché de l'énergie est une bonne chose, une sur deux juge qu'elle n'a pas eu d'impact sur les tarifs et une sur trois pense qu'elle a plutôt provoqué une hausse.

Les tarifs à la consommation suscitent des espoirs

Dans ce contexte de désillusion, la tarification en fonction seulement de la consommation réelle (avec une intégration de l'abonnement et des frais fixes dans le prix), proposée par le Médiateur national de l'énergie, récolte 70% d'avis favorables, contre 27% contraires. Trois quarts des foyers pensent qu'elle contribuerait à simplifier les factures et la comparaison  entre les offres des divers fournisseurs. 61% reconnaissent aussi que ce système les inciterait à diminuer leur consommation.